Journée mondiale de la femme rurale 2009 : trois jours d’échanges dédiés aux femmes rurales

AROPA : un projet pour aider à professionnaliser les organisations paysannes (OP) et leurs organisations professionnelles régionales (OPR) et faitières. Le projet AROPA (Appui au renforcement des organisations professionnelles et aux services agricoles) se rattache à l’engagement « Développement rural » du Madagascar Action Plan, au Programme Sectoriel Agricole « services d’appui aux agriculteurs ». A travers ce nouveau projet, le FIDA, Fonds international de développement agricole, en accord avec le Gouvernement malgache, entend renforcer les organisations professionnelles agricoles pour améliorer les revenus et réduire la vulnérabilité des petits producteurs, en facilitant leur accès à une offre de services et à des équipements adaptés à leurs besoins. L’inclusion des femmes et des jeunes dans les OP et les activités est un point important du projet.

Les OP féminines soutenues par AROPA invitées à participer et à présenter leurs activités. Parmi elles : FVTM FIRAISANKINA. FVTM est une association composée exclusivement de femmes rurales. Elle œuvre en faveur de l’émancipation des femmes. Ses activités sont surtout axées sur la sensibilisation (droits civiques des femmes rurales) et les formations techniques (cultures vivrières et cultures de rente, élevage et artisanat). Joséphine, membre depuis 2001, témoigne sur ces trois jours : « L’atelier était intéressant, on a maintenant de nouvelles pistes à développer avec les femmes. Par exemple, la culture du moringa est une source de revenu intéressant ! Le miel est aussi une production rentable si on respecte bien la technique et les conditions d’hygiène... » Sa voisine reprend : « Les femmes sont mises à l’honneur cette année et on peut constater qu’en étant dynamiques, en se lançant sur des filières porteuses et en assurant un suivi sérieux des projets, on vous aide à les réaliser ! »

Deux jours d’atelier et d’échange. Les femmes regroupées en organisations paysannes partagent entre elles sur leur structure, leur vie associative, leurs actions… Les deux jours d’atelier leur permettent de découvrir de nouvelles cultures, telles que le cresson : plante à cycle court très appréciée par les consommateurs, le moringa : arbre à usages multiples, cultivé pour ses fruits. On extrait des graines une huile alimentaire, également intéressante pour l’industrie cosmétique (savon, parfum). Les graines de moringa sont aussi utilisées dans le traitement des eaux (élimination de la turbidité). Les femmes partagent sur les atouts de l’énergie solaire ou encore sur les actions des instituts de micro-finance tels que TIAVO dans la région. Le service de l’élevage présente la filière miel, elles apprennent qu’auparavant, le miel malgache était un produit très prisé en Europe mais aujourd’hui, faute de problèmes sanitaires, les exportations sont suspendues. Le miel, vendu en vrac dans des bouteilles en plastique recyclées, reste un produit peu attractif et des démonstrations avec des outils adaptés sont réalisées pour améliorer la qualité et à terme professionnaliser la filière. De nombreux autres intervenants participent à l’atelier pour rendre ces deux jours conviviaux et intéressants.

La JMFR clôture ces deux jours. Un carnaval ouvre la manifestation, suivi de discours officiels. Puis il y a la présentation des produits (fruits, légumes, épices, artisanat en tout genre) aux promeneurs et aux ministres et officiels présents. Les différents projets de développement à Madagascar communiquent sur leurs actions ; les organisations paysannes féminines expliquent aux passants les intérêts de se regrouper autour d’une même activité et de travailler et réfléchir ensemble. Les femmes sont très fières de cette journée, de nouvelles perspectives s’offrent à elles suite aux différentes interventions… A renouveler l’an prochain !

Emeline Schneider