en collaboration avec

Accueil > Gestion des savoirs > Études de cas > Résultats et impact > Le Mandrare vit une nouvelle ère

PHBM

Le Mandrare vit une nouvelle ère

lundi 15 décembre 2008

De nombreux efforts dans différents domaines sont déployés dans le Mandrare pour tirer sa population de l’extrême pauvreté dans laquelle elle vivait. Cet objectif est atteint car des foyers de développement commencent à revivre dans le Mandrare.


"Je n’ai jamais cru que ma vie puisse prendre une toute autre tournure et que j’allais habiter dans une maison en dur", déclare satisfait Ndohany, un paysan de la commune rurale de Tsivory. La population vivait en permanence avec une crise alimentaire dont la plus grave a eu lieu lors de la disette de 1991. C’était quasiment absurde de penser que les choses puissent aller mieux et pourtant c’est le cas grâce au PHBM. L’implantation de ce projet de développement intégré, depuis 1996, dans cette partie de la Grande Ile a occasionné de grands changements sur tous les fronts. Les stratégies d’action concernent plusieurs domaines clés du développement : l’éducation, la santé et l’adduction d’eau potable, la mise en place d’infrastructures rurales (route, barrage, centre de santé de base, couloir de vaccination, mutuelle,…), et des mesures d’accompagnements telles les formations dispensées à la population rurale (techniques agricoles améliorées, spécialistes villageois, organisations paysannes,…) La finalité de ces réalisations étant de vaincre la famine, ces différents domaines sont forcément en interaction.

Des changements significatifs

Des changements d’aspect et de situation s’opèrent partout dans le Mandrare. Pour ne citer que les mesures de désenclavement, la réhabilitation des routes, RIP 107 et 117, la région qui était auparavant isolée communique avec l’extérieur. "Depuis que la route ait été réhabilitée, bonjour au développement ! cela ne va plus s’arrêter", soutient Jean Paul, un habitant de la commune de Tomboarivo, à l’ouest de Tsivory.

L’éducation et la santé, qui ne figuraient pas dans les priorités de la population de la région sont désormais abordées suite à la construction de 13 écoles primaires et 9 centres de santé de base. Dans le même sens, 90% de la population étaient analphabètes, ce taux est maintenant réduit à moins de 60% : plus de 6 500 adultes ont suivi des cours d’alphabétisation fonctionnelle dans quelques 250 centres. "Le fait d’être alphabétisé m’a également propulsé au devant de la scène", confie Ralipo, un néoalphabète de la commune rurale de Maromby, au sud-est de Tsivory.

Du côté des outils de développement, des infrastructures ont été mises en place dont la banque rurale, la Mutuelle épargne/crédit, avec un bureau dans chaque commune et l’installation de 10 Greniers Communautaires Villageois. Grâce à la possibilité d’épargne offerte par ces institutions, les habitants du Mandrare sont à même de gérer eux-mêmes leur situation financière, de façon surtout à éviter la famine qui pourrait survenir en période de sécheresse. Comme en témoigne Monique Ravaositera, du comité de contrôle du Greniers Communautaires Villageois de Tranomaro, au sud-est de Tsivory : "Le fait d’avoir en main une somme d’argent disponible tout au long de l’année a fait reculer les usuriers qui nous prêtaient à 50% d’intérêt !"

En matière de développement agricole, des périmètres irrigués pour la riziculture, des bassins tampons pour les cultures maraîchères, des couloirs de vaccination pour animaux et des points de ventes de produits vétérinaires ont été mis en place. La mécanisation agricole est une réussite et la région a retrouvé son statut de grenier à riz de l’Anosy et de l’Androy. La population longtemps habituée aux manques, se réjouit même de se faire des surplus de revenus. Comme Jean Paul de Tomboarivo qui évoque : "Nous ne vivons plus au jour le jour, ces surplus nous permet d’affronter une longue période de soudure". Et toutes ces actions allaient de pair avec des mesures d’accompagnement dont les formations de spécialistes villageois pour être des animateurs agricoles, des vaccinateurs, ou encore des agents de santé ou alphabétiseurs…

Evolution des mentalités et des besoins

Les petites révolutions dans la région du Mandrare ont occasionné des changements dans les comportements même de la population. Elle ose désormais exprimer ses besoins lesquels serviront de base pour formuler des Plans Communaux de Développement Villageois et Plans Communaux de Développement (PCD). Ceci se fait au niveau des structures que sont les organisations paysannes. Cette population, qui quelques années auparavant, ne se préoccupait que de ce qu’elle allait manger le jour même pense maintenant à satisfaire de nouveaux besoins. Les rendements issus de l’amélioration et de la diversification des rendements agricoles ont permis à la population d’acquérir des biens de consommation durables. "La vente de légumes nous fournit un supplément de revenu que nous utilisons pour acheter des bicyclettes, des postes de radios, des vêtements…" évoque Ramiandry. Il est ainsi tout à fait envisageable que même si le projet se retire en 2008, la famine ne reviendrait plus. "Les changements apportés par le projet a changé notre vie. Après le départ de celui-ci, nous poursuivrons nos activités", s’engage Jean Paul, de Tomboarivo. Et à lui d’ajouter : "Les autres innovations apportées par d’autres projets sont aussi les bienvenus".

Sahondra Andriamalala

Visualiser le reportage sur le bilan du PHBM