Madagascar
vendredi 18 avril 2008
Photos et texte Hélène JACOB (Courriel : h.jacob@istom.net) Septembre 2007
La Région d’Itasy a conservé sa tradition du tissage. Et des innovations marquent le savoir-faire des tisserands. Les foulards, sacs, vêtements, chaussures et autres accessoires intéressent la consommation locale et internationale. Il s’agit là d’une véritable filière Artisanat du pays !
100 % SOIE NATURELLE
Le landibe contribue à la spécificité des soies malgaches. Deux types de vers à soie sont utilisés à Madagascar pour la production de cocons : le ver à soie sauvage et le ver à soie mûrier. Les tisserands fabriquent de véritables articles d’artisanat. L’originalité et l’aspect écologique des produits de la soie pourraient avoir recours à des signes de qualité (marque, label). Les appuis à la filière sont surtout des appuis techniques (aux facteurs de production et des formations par le biais du Programme Saha de la coopération Suisse et du PNUD).
LES ENJEUX DE LA FILIERE
Les souches animales locales ont tendance à dégénérer et les techniques d’hybridation sont trop risquées du coup les acteurs sont obligés d’importer les graines de Thaïlande. Ceci représente un coût en plus. Pour l’organisation de la filière, un comité appelé le VMSL (qui signifie « Vondrona Mandrindra ny Sehapihariana Landy Itasy ») a été mis en place faisant office de plateforme de filière pour mieux collaborer avec tous les acteurs. Le marché existe et présente une saisonnabilité des prix des matières premières qui ne se répercutent pas sur les produit fini du coup ce sont les tisserands et les filateurs qui subissent les coûts élevés. Les prix de cocons peuvent aller jusqu’à 8000 Ar/kg soit 4,3 US dollar en saison chaude. Ceci est à mettre en lien avec le cycle d’élevage qui a lieu 6 mois sur 12 (saison chaude entre septembre et avril) en dehors de cette période le vers à soie n’est pas productif. Les autres contraintes sont l’insertion des tisserands aux marchés. La mise en marché et l’approvisionnement sont assurés par les intermédiaires.
COMMENT DYNAMISER DAVANTAGES LA FILIERE ?
Les éleveurs ont besoin de mûriers. Soutenir la production de mûriers demeure la priorité. Sans cela, les sériciculteurs ne peuvent nourrir les vers à soie. En conséquence, les tisserands n’ont pas assez de fil s’il y a diminution de cocons. Et c’est le marché qui en compatie. On pourrait envisager une coopération entre les régions de Haute Matsiatra, Analamanga et Itasy (les régions productrices de vers à soie à Madagascar) pour les cocons, fils et articles. Ceci dans le but de réquisitionner les quantités de ce type de produit et honorer les demandes. Les mesures encourageant l’usage de textiles compatibles avec la protection de l’environnement reste une préoccupation, aussi bien pour les producteurs que pour les consommateurs qui adoptent aujourd’hui des produits répondant à ces critères d’éco-étiquetage (« Eco-friendly »). Le développement de la filière passe par un appui sur les aspects marketing pour créer un Label des produits de la soie naturelle afin de mieux valoriser la soie malgache.
Photos et texte Hélène JACOB (Courriel : h.jacob@istom.net) Septembre 2007
Le secteur de la pêche et de l’aquaculture est porteur en raison de sa rentabilité (prix remunérateur et aussi qui dit fort revenu dit fort potentiel de crétaion d’emploi) et du besoin de satisfaire les consommations en protéines animales dans les régimes alimentaires ruraux
AMELIORER LA PRODUCTION POUR SATISFAIRE LA DEMANDE
Les exploitations agricoles de l’Itasy pratiquant l’élevage de poisson sont au nombre de 22 589 (derniers chiffres disponibles), soit 20% parmi l’ensemble des éleveurs de Madagascar. La production est estimée à 380 tonnes en 2003(selon le PRD de l’Itasy). La production de la pêche a diminué puis a augmenté en 2006 passant de 427 tonnes à presque 500 tonnes. La demande est présente avec des prix entre 1800 et 3000 Ariary le kilo. Cette production représente 35 % de la pêche nationale et de la production halieutique totale et aquacole. La pêche traditionnelle apporte 65 % des produits de pêche et d’aquaculture pour le marché intérieur. Les zones de pêche concernent surtout des lacs puis la rizipisciculture. Les captures sont commercialisées à l’état frais ce qui représenteNT des enjeux majeurs de conservation et de qualité des produits. Ce secteur crée également d’importantes opportunités de vente en amont par la production de fingerlings pour fournir des alevins aux pisciculteurs. Le prix du fingerlings est entre 50 et 100 Ariary. En aval, le poisson de consommation a un fort potentiel sur les marchés citadins où la demande est forte en particulier en tilapia. Le poisson est apprécié par de nombreux malgaches, mais aucun investissement en infrastructure est assuré du coup le poisson est vendu à l’état frais le plus souvent, sinon séché. Par conséquent, la filière du poisson est souvent courte parce que le poisson doit être rapidement consommé en raison du manque d’unité frigorifique et d’entreposage.
APPUI ET RENFORCEMENT DE LA FILIERE
La coordination de la filière est assurée (sur le même principe que le comité d’observatoire de la soie) par le biais de réunions au sein du VMSL. L’encadrement du secteur est assuré par le Service Régional de la Pêche et de l’Aquaculture. Une carte de pêche est délivrée. Le service technique sert donc à l’appui concernant les moyens de la filière. La FAO apporte sa contribution au secteur pêche et pisciculture dans le cadre de plusieurs programmes tel que Telefood et PER (Promotion Emploi Revenu). La Maison du Petit Elevage est une association interprofessionnelle pour l’élevage à cycle court. Les opérateurs d’amont et d’aval de la filière peuvent donc être appuyés en contrepartie d’un droit d’adhésion de 15 000 Ariary et d’une cotisation annuelle. Cette association est à même d’organiser des formations en techniques de production, des appuis en gestion et en organisation, des mises en relation entre l’offre et la demande. Le FOFIFA est aussi un organisme dont les activités concernent : la recherche et le développement, la conservation et valorisation des ressources naturelles, l’appui à la vulgarisation. (mise au point de mode d’élevage, amélioration de la performance des souches exploitées, diffusion des techniques piscicoles, constitution de stock géniteur,..). Le FORMA a plutôt une activité de recherche au sujet des ressources naturelles, donc les ressources halieutes en font parties.
PERSPECTIVES
Des familles ont combiné cette activité avec l’agriculture et de l’élevage. Des mesures doivent être prises afin de vulgariser et intensifier la pisciculture en rizière. Cela permettrait de valoriser l’outil principal de l’agriculture malgache c’est-à-dire la rizière, de diversifier la production et la source de revenu. De plus, les revenus générés par la pisciculture sont importants jusqu’à 1 199 900 Ar (657 US dollar) de bénéfice annuel pour une exploitation de 10 cages (Lac Itasy). Chiffre à comparer avec le revenu en numéraire moyen annuel (sans valorisation des produits autoconsommés) d’un ménage rural malgache qui est de 620 000 Ariary/ 248 US dollar. Les poissons frais issus de ces élevages pourraient davantage intéressés les restaurants et hôtels mais face à leur exigence d’hygiène il faudra forcément investir dans des équipements post-production. On en arrive au fait qu’il faille investir dans des chambres froides au bord des sites de production pour mieux maitriser les captures dans le temps et le stockage permettra d’une part d’assurer la chaîne du froid et d’autre part d’avoir le stock au moment opportun des ventes.
Photos et texte Sonia ANDRIANARIVELO (Courriel : soabic@yahoo.fr) Septembre 2007
LA POMME DE TERRE : UN SUBSTITUT POSSIBLE DU RIZ & DU MANIOC …
Se trouvant à la quatrième place derrière le riz, le manioc et la patate douce, la pomme de terre occupe une place stratégique dans la politique de sécurité alimentaire : elle contribue effectivement à la diversification alimentaire au niveau urbain et se trouve être un complément du riz en milieu rural. S’étalant sur une superficie d’environ 7 500 ha, la culture de pomme de terre concerne plus de 4 728 ménages dans la Région Itasy. Elle possède une double vocation au sein des exploitations dont la vocation alimentaire et commerciale.
… DANS UNE ZONE A FORTES POTENTIALITES AGRICOLES.
La Région Itasy est une région à fortes potentialités agricoles, et les conditions climatiques et édaphiques locales permettent de répondre aux exigences de la culture de pomme de terre. Trois saisons de culture peuvent alors être observées : la culture de saison (octobre - mars), la culture intermédiaire (février - juillet), la culture de contre-saison (avril - octobre). La production de l’année 2006 s’élevait à 8 333 tonnes avec un rendement moyen de 5 tonnes à l’hectare.
TOUTEFOIS, DES LACUNES A COMBLER …
Limitée par la difficulté d’accès aux intrants notamment en raison de leur cherté et l’éloignement des lieux d’approvisionnement, la majorité des producteurs ne pratiquent pas les trois saisons de culture et ont gardé les techniques de production traditionnelles. La productivité demeure alors non maîtrisée et présente des variations dune saison à l’autre. D’autre part, l’irrégularité de production entraîne des variations de prix ayant souvent des impacts défavorables envers les producteurs et leurs revenus. Cette situation est fortement accentuée par l’absence d’infrastructure de stockage et de traitement post-récolte au niveau régional, rendant impossible la conservation des produits et empêchant les acteurs de répondre convenablement à la demande. C’est pour remédier à cette situation que des organismes tels que le GTDR (Groupe de Travail de Développement Rural) et le CSA (Centre de Services Agricoles) viennent en appui à la filière notamment en matière de renforcement de capacité des acteurs.
… POUR DEVELOPPER LA FILIERE ET SAISIR DES OPPORTUNITES !
Au niveau de la commercialisation, la proximité de la capitale constitue un des atouts de la Région car Antananarivo se trouve être un lieu sûr découlement des produits. On remarque également que le marché présente d’autres opportunités comme les 50 000 tonnes de demande non satisfaite au niveau national ou la demande à l’export de l’île Maurice qui est de l’ordre de 7 000 tonnes. Plus de professionnalisation au niveau de la production, des opérations post-récoltes et de la commercialisation est donc indispensable pour saisir les opportunités de marché et développer la filière.
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