PHBM
lundi 15 décembre 2008
Pour accompagner le développement de la population du Mandrare, le Projet de mise en valeur du Haut Bassin du Mandrare utilise plusieurs moyens de communication. Le rôle de la communication est primordial dans le changement des comportements.
Pour rehausser le niveau de vie général de la population du Mandrare, le PHBM publie ses apports en nouvelles techniques avec des moyens de communication variés et originaux : les dialogues, les affiches, la presse écrite et audiovisuelle, les groupes d’écoute, les témoignages... Après quelques années de balbutiements, ces actions commencent à porter leurs fruits. A force de répétition et de complémentarité entre tous ces supports, certaines franges de la population sont convaincues entre autres de la nécessité d’adopter les nouvelles techniques culturales ou de l’utilité de convertir une partie du cheptel en numéraire.
Les supports de communication se complètent
La communication a suivi des étapes nombreuses avant d’aboutir à son état actuel. Elle a d’abord pris la forme d’un dialogue direct avec les paysans dans les réunions d’animation et de sensibilisation auprès des villages. Ce dialogue s’est traduit par des séances de questions-réponses entre les paysans et les agents du projet. Tel était le cas lors de la sensibilisation des éleveurs de la commune rurale d’Ebelo, à 210 km au sud de Tsivory, sur les avantages du placement auprès de la Mutuelle. C’est en effet une autre manière d’évoquer et de contourner le phénomène de vol de zébus : les éleveurs subissent une perte énorme s’ils sont victimes des voleurs et ils risquent gros en thésaurisant. "Le rôle premier des dialogues et des échanges avec les éleveurs est de conquérir leur confiance", affirme un responsable du projet
Ensuite, la communication directe a été reprise par d’autres moyens de communication. Le journal trimestriel "Akon’i Mandrare" (« Les échos du Mandrare »), rapporte à plus grande échelle les différentes activités réalisées par le projet. On y aborde différents thèmes sur la gestion des ressources naturelles, l’éducation, les services offerts par la Mutuelle Fivoy, la santé. Des témoignages des expériences positives y sont aussi rapportés. Mais le bulletin a un autre rôle en sus : aider les néoalphabètes à entretenir leur connaissance en leur fournissant de la lecture. « La lecture du bulletin me tient au courant des nouvelles mais entretient du même coup ce que j’ai acquis au cours de l’alphabétisation », témoigne Ralipo, un néoalphabète de la commune de Maromby. La presse écrite est ensuite relayée par la "Radio Feon’i Mandrare" (« La voix de Mandrare ») ou par l’unité de vidéo mobile qui a un impact encore plus percutant grâce aux images. Elle est utilisée notamment pour atteindre un public moins alphabétisé. Dans certaines communes comme celle de Tomboarivo, à 35 km à l’ouest de Tsivory, on a même créé des groupes d’écoute qui réunissent les villageois autour d’un poste de radio pour favoriser les échanges et optimiser la compréhension des messages diffusés. C’est aussi un moyen pour vulgariser les nouvelles techniques qui seront complétées plus tard par des fiches techniques.
Voir avant de croire
Mais la publication seule ne suffit pas : les paysans veulent voir avant de croire. C’est ainsi que le projet a adopté d’autres stratégies pour convaincre les paysans sur les bienfaits des nouvelles techniques. Il a ainsi formé des spécialistes villageois qui assurent le transfert des techniques au sein des communautés. Le concours qui prime les meilleurs riziculteurs s’inscrit également dans le même registre : c’est ainsi que les exploits de Pierre Andriambelo de la commune rurale d’Ebelo et de Ndohany de Tsivory ont été publiés même au-delà des limites du Mandrare.
Mais les démonstrations ont apporté encore plus de résultats dans le transfert des compétences. Des parcelles de démonstration ou des champs-écoles ont été créés concernant l’agriculture. Etienne Tsivaroty explique le mécanisme : "la constatation du rendement élevé de riz m’a encouragé à adopter les nouvelles techniques." En fait, Les agents du projet ne font que transmettre les techniques mais l’adoption ou le rejet des innovations techniques dépendent des communautés seules : "Nous avons l’habitude de nous réunir après chaque séance de sensibilisation pour discuter entre nous de ce qui vient d’être dit et de nous convaincre mutuellement. ", évoque Rafaralahy, Animateur de Développement Communal de Tomboarivo.
Quelques années après ces campagnes intensives, les résultats commencent à se faire voir. "Sur la riziculture, la population a adopté le système de riziculture améliorée et commence à utiliser des fertilisants", raconte Pierre Andriambelo. De même, les échanges sur les avantages de la culture d’oignon et d’ail a éclairé les esprits et a amené plus d’hommes dans ce secteur jugé typiquement féminin : un revenu croissant et stable est le principal avantage immédiatement ressenti. L’objectif final est de reléguer la famine et la sécheresse et d’assurer une plus grande sécurité alimentaire aux habitants du Haut Bassin de Mandrare grâce aux innovations apportées par le PHBM. Il a laissé un grand héritage avec ces habitudes de communication acquises par la population. Sahondra Andriamalala
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