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PPRR

Le centre d’accès au marché : un outil pour la commercialisation des produits agricoles malgaches

mardi 16 décembre 2008

La région Analanjirofo offre toute une gamme de productions agricoles (girofle, litchi, riz, miel…) mais un des problèmes majeurs pour les petits paysans reste la commercialisation de leurs produits et la recherche de partenariats durables.


Les pôles de partenariats

Initié par le Fond International pour le Développement Agricole, le Gouvernement de Madagascar et l’Organisation des pays exportateurs de pétrole, le Programme de Promotion des Revenus Ruraux (PPRR) est installé dans la province de Toamasina depuis 2004 pour une période de huit ans. Il a pour objectif de réduire la pauvreté en milieu rural. Le PPRR soutient les groupements d’agriculteurs dans leur activité de production et décide d’innover en initiant des pôles de partenariats et en y impliquant les autorités locales, les groupements de producteurs, les exportateurs, les institutions de micro-finance. A l’intérieur d’un pôle, des organisations de producteurs (OP) sont groupées en coopérative agricole. La coopérative gère ensuite le Centre d’Accès au Marché.

Le Centre d’Accès au Marché (CAM)

Le centre organise et pense l’activité de commercialisation. Il représente les producteurs et est un nouvel interlocuteur dans les échanges. Un gérant s’occupe du CAM. Il est chargé de réceptionner les produits des agriculteurs et de les vendre. Celui-ci se charge également de rechercher les meilleurs débouchés commerciaux. L’objectif du CAM est de rationaliser les systèmes de collecte, renforcer le pouvoir de négociation des petits producteurs, améliorer la qualité des produits et développer des partenariats durables avec des opérateurs commerciaux.

Photo du CAM d’Ampasina Maningory. Source : PPRR

Actuellement, quatre pôles sont en place : Maningory, Iazafo, Soanierana et Anjahambe, trois autres sont en préparation. Les quatre premiers pôles ont chacun un CAM opérationnel. Un conseiller gère la commercialisation au sein de chaque CAM. Les formations reçues par les responsables sont diverses (technique simplifiée de gestion, gestion des normes et qualité des produits agricoles, traçabilité des produits agricoles…)

Un choix de filières stratégique

Le 1er pôle d’Ampasina Maningory, pôle test, travaille les filières piment, miel et girofle. Un atelier de production est prévu pour les huiles essentielles. Les filières piment et miel du pôle d’Ampasina Maningory sont en passe de développement et ne sont pas encore rentables. Pour le piment, les problèmes sont nombreux. La culture est peu adaptée au climat (les pieds sont régulièrement détruits par les cyclones et sont parfois abandonnés par les paysans). La plante a été introduit récemment et la culture n’est pas encore bien maîtrisée (il y a peu de techniciens vulgarisateurs spécialisés sur cette culture). Le marché est demandeur mais les quantités produites restent insuffisantes.

Filtration du miel, CAM d’Ampasina Maningory

Le coordonnateur du PPRR explique : « Nous nous sommes chargés d’amorcer ces filières. En effet, ces produits sont stratégiques. Contrairement aux cultures de rente comme le girofle ou le litchi, les récoltes du piment, du miel ou la distillation d’huiles essentielles se font tout au long de l’année. Ces produits sont donc une ressource permanente pour les paysans en difficulté. Par exemple, lorsque le prix du clou de girofle baisse, la collecte des feuilles destinée à la distillation d’huile essentielle assure un revenu sécuritaire aux paysans. »

Les CAM sont distincts d’un pôle à l’autre, ils développent leur propre stratégie en fonction des potentialités et contraintes de la zone. Ils doivent s’organiser pour être fonctionnel et gagner la confiance des producteurs et des opérateurs commerciaux. Une vingtaine de pôles de partenariats est prévue d’ici la fin du PPRR en 2012.

Emeline Schneider