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PHBM

Désenclavement pour rentabiliser les efforts de développement rural

lundi 15 décembre 2008

Pour accompagner la réalisation des activités de développement, le PHBM a alloué une somme importante pour désenclaver sa zone d’action. Les paysans, de leur côté, sont de plus en plus motivés à produire davantage.


Au petit jour, des marchands prennent place sur le marché d’Ebelo, à 210 km au sud de Tsivory. Ils étalent leurs marchandises à même le sol : des produits de première nécessité, des plaquettes de médicaments et plantes médicinales, divers ustensiles de cuisine et de la friperie. Au loin, des vêtements et des tissus aux couleurs vives sont pendus aux stands de vente. Actuellement, toutes sortes de produits existent dans le Haut Bassin de Mandrare, et même des postes de radio sont vendus à Tsivory. "La réhabilitation des pistes faite par le projet a permis d’apporter toutes sortes de marchandises sur le marché local", commente avec le sourire Jeanine Ravelonjanahary, présidente de l’association des femmes de la commune rurale de Mahaly, à 45km à l’est de Tsivory.

Pour faciliter la réalisation de ses activités, 29 % du budget de la phase II du PHBM ont été alloués au désenclavement ; soit environ 8 milliards d’Ariary pour la réhabilitation des 140km de Route d’Intérêt Provincial, 79km de Route d’Intérêt Communal, et 51km de pistes de desserte. Les habitants prennent part à cette activité par le système de l’apport bénéficiaire. Ils ont ainsi assuré une partie de la main-d’œuvre. Désormais, la libre circulation des biens et des personnes de même que l’ouverture vers l’extérieur sont possibles pour toute la zone d’action du projet.

En ce qui concerne l’avenir de ces routes, les bénéficiaires du projet sont conscients que l’enclavement a été une difficulté importante. Pour ne plus avoir à revivre pareille situation, des associations d’usagers se sont créées et assurent maintenant l’entretien des pistes.

Des débouchés pour les produits

Le désenclavement a permis l’écoulement des récoltes à l’intérieur et à l’extérieur du Haut Mandrare. Suite à la réhabilitation des pistes d’intérêt commercial et des pistes de desserte, la population et les collecteurs peuvent vendre et acheter sur tous les marchés communaux du Mandrare. Les routes d’intérêt provincial quant à elles, permettent l’évacuation des produits vers d’autres marchés. "J’emmène du riz, le plus souvent vers Amboasary, Ambovombe, Taolagnaro et quelquefois vers Toliara", explique Simbola Janvier, un collecteur résidant à Tsivory. De plus en plus d’échanges de produits se font dans le Mandrare : les produits agricoles intéressent les étrangers pendant que d’autres marchandises tel que vêtements, nourriture et ustensiles de cuisine arrivent de l’extérieur. Cette situation n’était pas envisageable auparavant. "Non seulement, la route était en mauvais état, mais la récolte était également insuffisante", remarque Mamihery Ravelojaona, responsable du volet commercial du projet.

Le désenclavement favorise également une plus grande circulation des camions et des taxi-brousse dans le Mandrare. Par la suite, le Haut Bassin du Mandrare recouvre son ancienne réputation de "grenier à riz" de la région de l’Anosy et d’Androy. Même les légumes consommés dans ces deux régions sortent du Mandrare : Razafindravorina, une cultivatrice de Tsivory, est le fournisseur exclusif en légumes de la grande société minière de Taolagnaro.

Extension de la surface cultivée

Corollairement, l’existence de la route qui a créé de nouveaux débouchés incite les paysans à augmenter leur production. Une manière d’atteindre cet objectif est d’étendre la surface agricole à cultiver. Selon Isetramaherizo Ravoavy Ramiakatravo, le Directeur-Adjoint du PHBM, « une vague de nouvelles demandes issues des localités plus éloignées favorise le développement agricole ». Chaque agriculteur agrandit ainsi chaque année la superficie agricole. "Si auparavant un agriculteur a cultivé l’oignon sur une plate-bande de 5m2, actuellement 30m2 sont plantées", révèle Noeliarisoa, membre de l’association "culture maraîchère " dans la commune rurale de Tranomaro, située à 92 km au sud-est de Tsivory. En deux années seulement (2002 à 2003), la superficie cultivée a gagné plus de 2000 hectares. Durant la même période, la superficie cultivée de manioc est passée de 7000 à 10.000 ha. Même situation pour la production annuelle dont l’augmentation s’élève à 60% entre 2003 et 2007 pour le riz. Pour le manioc, la production de 20000 tonnes a presque doublé entre 2001 et 2003, de même que le maïs qui a connu une hausse de presque 8000 tonnes entre 2001 et 2003.

Sahondra Andriamalala