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La contractualisation comme moyen d’aider les petits producteurs à améliorer le prix de vente de leurs produits au sein des filières maïs et manioc

mercredi 12 décembre 2012

Pour faire face aux difficultés liées à la commercialisation des produits et pour augmenter le revenu des ménages, les producteurs mettent en place différentes stratégies. Ces stratégies développées sont en relation avec les zones de production et la distance les reliant au marché urbain, ainsi que la taille des parcelles. Analyse des filières maïs et manioc en Haute Matsiatra.


Les zones les plus proches des marchés urbains sont souvent des zones plus densément peuplées et donc avec un accès limité aux terres.

Les producteurs de ces zones, de par leur capacité à accéder plus facilement au marché, développent plus de stratégies. Une des stratégies les plus importantes est le système d’achat-revente, qui permet aux producteurs d’augmenter les gains et de palier ainsi à la faiblesse de leur production.

Il existe deux systèmes d’achat-revente. Le premier se passe directement sur le marché : les produits sont achetés et revendus sur le marché même. Dans le deuxième système, les producteurs vont dans les villages plus enclavés pour acheter les produits et vont ensuite les revendre sur le marché urbain.

La vente en commun des produits est également une initiative timide qui ne se développe que grâce à l’appui d’organisations extérieures. La difficulté de la vente en commun peut être expliquée par le fait qu’actuellement elle regroupe des producteurs ayant la possibilité de vendre en période plus rémunératrice avec d’autres petits producteurs dont le manque de moyens financiers nécessite de vendre immédiatement après la collecte.

Une stratégie développée et propre à ces zones consiste en la vente directe, par le producteur lui-même, de ses produits sur le marché. Il ne passe pas par un collecteur. Il tire ainsi plus de bénéfices de la vente, mais il est contraint de se rendre sur les marchés une fois par semaine, car il ne peut écouler toute sa marchandise en une seule fois. Malgré les frais de transport et le temps nécessaire à la vente, ce système est plus lucratif que de passer par un intermédiaire.

Dans ce contexte, la contractualisation pourrait avoir un impact bénéfique, non seulement pour les producteurs mais aussi sur la structuration des filières.

Des contrats de commercialisation reliant des organisations de producteurs aux marchés urbains pourraient être mis en place. Ces contrats reprendront les modalités des ventes, c’est-à-dire les quantités désirées, la fréquence et la qualité attendue, ainsi que le mode de transport des marchandises utilisé. On précisera si l’association s’occupe d’acheminer les produits au marché ou si le transport est organisé via l’action d’un intermédiaire : ce choix devra être clarifié et déterminé lors des réunions regroupant l’association et les vendeurs.

Les contrats pourront être associés à du crédit warrantage pour faciliter la commercialisation groupée.

Mais, comme il a été observé, il est difficile de constituer des groupements de producteurs, même pour répondre à un problème commun. PROSPERER devra organiser et soutenir l’ensemble du groupe tout le long du processus de création du groupement. Le caractère formel du groupement n’est pas une condition essentielle : il est essentiel que chaque membre ait bien compris les bénéfices et les conditions d’adhésion. Celles-ci doivent être bien définies dès le départ. Les conditions spécifieront les cotisations de chaque membre, les activités menées par le groupement et l’implication de chacun au sein de ces activités. L’encadrement, le suivi constant des producteurs ainsi que l’échange continu d’informations sont les facteurs les plus importants pour permettre la création et le maintien à long terme du groupement.

De plus, des systèmes valorisant l’incorporation des producteurs dans les chaînes de transformation pourront être mis en place. Ce type de système combinera une facilité d’accès au crédit pour les entrepreneurs désireux de se lancer dans la transformation, afin de leur permettre d’acheter le matériel nécessaire, et un contrat, ou tout du moins une preuve d’engagement de la part des supermarchés, leur assurant un débouché sûr pour leur produit. Ce contrat ou preuve devra préciser le type de produit, les qualités attendues, les quantités minimum achetées et la fourchette de prix proposés.

L’encadrement de PROSPERER est essentiel pour ce type de projet. Le programme doit servir de médiateur et animer des réunions. Il doit aussi encadrer et suivre au plus près la mise en place de ce type de projet.