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mercredi 8 décembre 2010
L’interface entre un projet de développement et le milieu dans lequel il intervient est l’un des éléments-clés pour la réussite du développement participatif.
En milieu rural, derrière toute intervention ou investissement, il y a généralement un travail de socio-organisation important afin de répondre à cet objectif, de pérenniser les activités et responsabiliser les bénéficiaires de manière durable. La socio-organisation a pour objectif d’accompagner, puis de suivre, la communauté-cible à se structurer en groupements : associations, organisations paysannes ou tout autre forme, mais également d’appuyer la planification participative à travers un plan de développement villageois et une structure de développement villageois. Le rôle de l’organisateur social est donc essentiel pour inciter et favoriser les initiatives locales.
L’approche de développement participatif et de mobilisation est au cœur de l’objectif du Fonds international de développement agricole (FIDA) : œuvrer pour que les populations rurales se libèrent de la pauvreté, en ciblant particulièrement les plus pauvres. Dans une position d’interface, les organisateurs sociaux sont les premiers garants d’un ciblage réussi, c’est-à-dire que les activités mises en place répondent aux besoins des différents groupes-cibles. Dans un sens comme dans l’autre, ils doivent permettre de réajuster l’offre du projet avec la demande de la population en associant toutes les parties prenantes : il s’agit une grande responsabilité face à de grands défis pour le développement rural.
Fanja, organisatrice sociale pour le Programme de promotion des revenus ruraux (PPRR) dans la région orientale de Madagascar, témoigne : « J’aime mon travail, cela correspond bien à ce que je cherchais. J’apprécie beaucoup la proximité avec les paysans et le travail en milieu rural ». Cela fait deux ans qu’elle travaille pour le Programme. Elle a fait des études d’histoire mais elle a toujours travaillé pour le développement rural dans la région est du pays.
Un travail qui sert de base pour les activités de développement
« Lorsque le PPRR prépare une intervention dans un village, j’y vais également pour aider à l’élaboration d’un plan de développement du fokontany (village). Généralement, il existe déjà une structure de développement villageois sur place. Dans ma région, l’organisation non-gouvernemantale (ONG) Care International a aidé à leur mise en place. Je rencontre donc le chef du fokontany et nous regroupons les villageois et la structure de développement villageois pour rédiger le plan. Parfois, il me faut deux jours pour aboutir à un plan. Parfois, les villageois ne sont pas disponibles au moment décidé, alors il faut revenir et demander une nouvelle rencontre. C’est important que les villageois arrivent en nombre. » Ces plans de développement villageois servent ensuite au PPRR comme point de repère face à l’apport qu’il souhaite faire : quelles infrastructures sont demandées par les villageois, quels sont leurs besoins, leurs problèmes et leurs objectifs de développement. Le Programme peut ainsi ajuster ses activités en fonction de la demande locale.
« Ensuite, on dresse une liste des différents groupements présents dans le village. Je travaille beaucoup avec le chef du fokontany. Une fois connue, la liste permet de proposer des formations aux leaders. Le PPRR fait une suggestion de thèmes sur les outils de gestion, les outils de suivi et évaluation, l’élaboration d’un plan de travail ou tout simplement sur la vie associative. Si besoin, je fais de l’appui-conseil personnalisé, par exemple pour la trésorière d’une association qui ne comprend pas bien sa fonction. J’effectue aussi le suivi et l’évaluation des activités de l’association en se référant à leur plan de travail. »
De même, dans la région du Menabe, dans l’ouest de l’île, le Programme d’appui au développement du Menabe et du Melaky (AD2M) travaille avec des ONG de terrain pour la socio-organisation. Dans chaque zone d’intervention, il y a un ou deux organisateurs sociaux par commune. Ils accompagnent les habitants des différents fokontany de la commune à se regrouper en association, en organisation paysanne ou aident même le personnel de la commune pour aboutir à un plan de travail et un organigramme. Ils font donc un travail préalable de structuration pour préparer l’intervention des techniciens auprès des organisations paysannes et des associations. Ils participent ou invitent à l’évaluation interne de ces groupements : les obstacles, les réalisations, les révisions nécessaires pour les prochaines activités. Ils s’attachent également à transférer leurs connaissances pour que les paysans s’approprient ce travail et soient par la suite autonomes.
Un rôle essentiel tant pour garantir la participation des populations
L’organisateur social est donc une personne-clé aussi bien pour préparer les paysans à planifier au niveau du village, puis à travailler en groupement, que pour qu’ils soient réceptifs à l’introduction de nouvelles techniques et d’une nouvelle méthode de travail, et enfin, pour que les structures et l’organisation qui en découlent soient pérennes après l’intervention des projets. C’est alors que prend sens le concept de « gouvernance locale », autrement dit un mode de gouverner de manière participative, par le peuple et pour le peuple.
La capacité d’écoute, d’observation, de mobilisation et d’animation de l’organisateur social garantit donc la participation et l’implication des villageois à leur développement.
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