PROSPERER
vendredi 19 octobre 2012
Les producteurs malgaches sont, depuis quelques années, soutenus par différents projets qui oeuvrent dans le but d’augmenter et d’améliorer la qualité de leur production agricole. Le Programme de soutien aux pôles de microentreprises rurales et aux économies régionales (PROSPERER), un programme de développement rural financé par le Fonds international de développement agricole (FIDA), s’est attelé à résoudre un problème négligé jusqu’à ce jour, à savoir la commercialisation et l’obtention d’un juste prix pour les produits des agriculteurs pauvres.
Durant toutes ces années, les producteurs ont en effet appris à intensifier et à diversifier leurs cultures, mais les problèmes liés à la commercialisation de leurs produits persistent. PROSPERER s’est ainsi attelé à comprendre les techniques actuelles de commercialisation et les difficultés rencontrées par les producteurs lors de la vente de leurs produits.
La contractualisation comme stratégie de réduction des aléas liés à la vente
Un des problèmes récurrents des producteurs à chaque période de récolte concerne la vente de leurs produits : « où et à combien vais-je vendre mon produit » est une question qui revient invariablement. Les producteurs ne connaissent jamais à l’avance ni le moment précis de la vente de leurs produits, ni le prix auquel ils arriveront à les vendre et ni si ce prix sera assez rémunérateur pour eux. Dans ces conditions, les producteurs ne peuvent avoir une vision à long terme.
Le procédé de contractualisation prévoit qu’un contrat passé entre un producteur, un collecteur et une société de transformation permettrait de fournir des débouchés sûrs à un prix fixe, et assurerait une marge bénéficiaire pour les producteurs. Cela permettrait aux producteurs de se projeter à plus long terme et d’assurer le développement et la pérennité de leur entreprise.
Pour mettre en place un tel projet, il est fondamental de comprendre les techniques actuelles de commercialisation et les problèmes liés à ces techniques. La cas du maïs et du manioc, produits agricoles qui jouent un rôle capital pour la sécurité alimentaire et le revenu des familles pauvres, particulièrement lors des périodes de soudure, a été analysé ci-après.
Le riz, première culture de nécessité, est surtout cultivé pour l’autoconsommation, tandis que le maïs et le manioc sont cultivés d’une part pour l’autoconsommation, mais aussi comme apport d’une rente substantielle aux ménages. Le maïs, premier apport financier de la famille, est vendu la plupart du temps avant la fête nationale, permettant ainsi aux familles de participer aux festivités ainsi que de payer les frais liés aux différentes coutumes locales (construction de tombeaux, mariage, etc.).
Le manioc, quant à lui, autorise de plus grosses rentrées d’argent lors de la période de soudure. Il permet l’achat de riz, aliment de base pendant la période de soudure, l’achat de matériel agricole et autres gros investissements tels que la rénovation des maisons, l’achat de cheptel etc. Actuellement, le prix de vente de leurs produits n’est pas assez rémunérateur pour les producteurs et les restreint dans leurs investissements. La contractualisation est envisagée comme un moyen de développer et d’assurer une part de bénéfices plus stables pour les producteurs.
Le maïs et le manioc sont donc essentiels pour les ménages et leur survie financière. Il était donc primordial d’aider les paysans à obtenir des prix rémunérateurs de ces deux produits grâce à la contractualisation.
Mais cette contractualisation ne peut être menée à la légère, au risque d’empirer la situation : il est capital qu’elle assure des bénéfices aux producteurs.
Plusieurs études ont confirmé que l’enclavement d’un village et la taille des parcelles influent sur le prix de vente. La taille des parcelles, les rendements et, donc, la quantité de produits destinés à la vente vont avoir un impact sur le mode de commercialisation.
De plus, plus un village est éloigné de la route nationale, plus l’exportation des produits vers les différents lieux de consommation devient difficile et on voit alors proliférer dans la filière un grand nombre d’intermédiaires spécialisés dans la collecte et / ou le transport des produits. Or, l’augmentation du nombre d’intermédiaires se traduit par une diminution des prix aux producteurs. De plus, l’enclavement des villages rend les producteurs dépendant de ces intermédiaires.
La contractualisation facilitera-t-elle la commercialisation des produits ? Permettra-t-elle de diminuer la dépendance des producteurs envers ces intermédiaires ? Augmentera-t-elle le prix de revient aux producteurs ?
Pour répondre à ces questions, PROSPERER envisage d’étudier toutes les méthodes les mieux adaptées au contexte local et à la mise en place d’une contractualisation de la vente des produits locaux.
Pour plus de détails, voir l’étude complète ci-après.
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