PHBM
lundi 15 décembre 2008
Dans un souci d’amélioration de la production agricole du Haut Bassin du Mandrare, le PHBM a mis en place une structure qui dispense de formation en techniques agricoles aux ruraux. Cette entité s’est avérée indispensable puisque les paysans ont pu faire évoluer leur situation.
Deux zébus, dirigés par leur propriétaire, font des va et vient sur une rizière et ne s’arrêteront que lorsque toute la surface cultivée sera piétinée. Cette façon de labourer la terre ramène à l’ancienne image de l’agriculture dans le Mandrare : une activité pratiquée sur des sols pauvres, avec un équipement rudimentaire et ayant comme résultat une mauvaise récolte, aussi bien en qualité qu’en quantité.
C’est dans ce contexte que le PHBM a mis sur pied une structure rattachée à sa cellule agriculture : le conseil agricole, afin d’orienter les paysans vers des techniques plus efficaces et plus rentables et de les former par la suite à ces nouvelles façons de faire.
Et les résultats ont été immédiats. A l’exemple du riz, dont la production atteignait rarement les 2 tonnes à l’hectare. Ndohany, un agriculteur de Tsivory se souvient bien de cette époque : "J’ai constaté que le rendement diminuait d’année en année". Puis, grâce à cette branche du projet, le rendement en riz peut atteindre jusqu’à 4.4 tonnes à l’hectare. Ce qui est nettement supérieur au rendement national de 3t/ha. "C’est cette cellule qui définit les programmes à mettre en œuvre, dont l’exécution est confiée à FIFATA, une ONG spécialisée en vulgarisation agricole", évoque Manoa Andriantsilavo, chef de la cellule agriculture du projet. C’est ainsi que le système de riziculture amélioré, l’utilisation d’intrants agricoles (engrais…) et la mécanisation agricole ont été vulgarisés.
Une recherche de meilleures variétés de céréales a également été entreprise, sur la base du rendement et de la résistance à la sécheresse et à la maladie. 5 variétés de riz (2798, X415, X265, X360, 2787), 5 variétés de maïs (BAKOLY, VOLASOA, IRAT 200, POOL 16, POOL 18), 9 de manioc (M3, M7, M61, H43, H58, 519, 520, 71, H60) et 2 variétés de sorgho (IRAT 203, IRAT 204) ont ainsi été retenues.
Innovations répondant aux attentes des agriculteurs
Une entente avec les paysans a été conclue dans un premier temps afin de déterminer les solutions répondant aux besoins des agriculteurs et en vue d’une facile adhésion par eux. "La concertation avec la population a permis d’identifier les contraintes pesant sur la production et les solutions à adopter", reconnaît Ralipo, membre du Comité Communal de Développement de Maromby, à 93 km au sud-est de Tsivory. Puis, ceux qui sont intéressés sont appelés à se grouper dans une association pour élaborer des mini- projets. Des leaders sont alors repérés dans chaque association et bénéficient d’une formation grandeur nature au niveau d’un "champ-école". "Je suis parmi les premiers adoptants du SRA", se rappelle Ndohany.
En constatant le succès de leurs pairs, les autres seront amenés systématiquement à suivre leur exemple, les champs des leaders faisant ainsi office de parcelles de démonstration. En effet, comme l’avoue Donald, membre du groupement maraîcher de Mahaly, "Nous voulons avant tout être sûrs de l’efficacité des techniques et voir ce que cela rapporte avant de nous décider". Et pour rassurer encore plus les agriculteurs, les techniciens au sein du Conseil Agricole ont été présents sur place pour répondre aux questions posées par les paysans et de les conseiller.
Enfin, pour une adoption unanime, la vulgarisation des nouvelles techniques continue via les supports d’informations, dont les témoignages à la radio et dans les journaux, les fiches techniques et les affiches. Tel est le cas du fiche technique oignon/ail élaboré par le projet.
Accroissement significatif du rendement
Comme résultat, la production totale de riz a atteint les 15000 tonnes voire 25000 tonnes en 2007. "Je suis primé au concours de meilleur riziculteur, en 2006, avec un rendement de 8t/ha", se réjouit Ndohany. Pour le maïs, le rendement avec POOL 18 est de 3.5 tonnes/ha contre 0.8 tonne/ha pour la variété locale. Pour le manioc, H43 donne 23 tonnes/ha de manioc vert contre 6 à 10 tonnes/ha pour les variétés locales. Ce n’est pas seulement le rendement qui s’est accru mais la superficie cultivée ainsi que la production. Si la production de manioc et de maïs était respectivement, pour la campagne 2000-2001, de 22 968 t et 2 845 t, la zone d’action du projet produit actuellement 40 000 t de maniocs et 12 000 t de maïs.
Ainsi, la vie des habitants du Mandrare a changé. Il ne sont plus sujet à l’insécurité alimentaire et peuvent même épargner de l’argent ou de la nourriture au Grenier Communautaire Villageois. De plus, le Conseil Agricole a aussi aidé ces paysans à vendre leurs produits à des prix rémunérateurs et à rechercher des débouchés. "Nous arrivons à écouler toute notre récolte", affirme Christolline, membre du groupement maraîcher de Mahaly.
Ce système ne se limite pas seulement au domaine de l’agriculture, mais s’étend également à d’autres cellules dont l’élevage et l’environnement. Et pour les retardataires, les leaders sont investis animateurs et techniciens sur place afin de servir de relais au départ du projet.
Sahondra Andriamalala
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