AROPA
lundi 1er octobre 2012
L’étude qui suit analyse les opérateurs, outils et processus qui entrent en jeu dans le système de collecte des données du projet AROPA, et en présente les principales forces et faiblesses.
Le suivi-évaluation du projet AROPA s’articule entre ses cellules d’appui technique et les opérateurs d’appui. La réalisation des objectifs de chacun des composantes du projet est confiée à un centre de responsabilité, qui établit chaque année un programme d’activités. Chaque centre de responsabilité intervient sur le terrain à travers un dispositif institutionnel qui varie selon le niveau d’intervention des institutions concernées.
Dans le cas particulier de la Haute Matsiatra, ce sont les opérateurs Formation pour l’épanouissement et le renouvellement de la terre (FERT) et Agriculteurs français et développement international (AFDI) qui s’occupent de la mise en place de trois des quatre composantes du projet dans la zone. Chaque opérateur se doit de collecter et de transmettre des informations se rapportant à leurs activités, et cela de manière systématique et continue. Ainsi, pour chaque sous-composante, FERT et AFDI ont leurs propres dispositifs de S&E. FERT est responsable de la sous-composante 1.1, tandis qu’AFDI est responsable des sous-composantes 1.2, 2.1, 2.2, 3.1 et 3.2.
Une variété d’opérateurs d’appui
FERT compte un total de 13 outils et une base de données Access. De plus, cet opérateur possède un dispositif de collecte qui se base sur le travail de l’ANICO, dont la profonde connaissance du terrain et la formation ainsi que la compétence constituent des atouts importants.
Par ailleurs, la documentation produite répond aux besoins d’information les plus immédiats (guide d’utilisation des outils, notes de capitalisation, récits des expériences réussites, etc.), ce qui permet de faciliter l’analyse de leur travail, de la situation et des progrès de la composante au sein de laquelle ils agissent.
L’AFDI a fait des progrès importants dans le domaine de la collecte, notamment grâce au recrutement d’un assistant S&E, et d’un deuxième responsable d’OPR qui travaille ensemble avec le reste de l’équipe sur la mise en place de nouveaux outils et d’une nouvelle structure du S&E.
L’AFDI compte neuf outils pour la composante 2 et cinq outils pour la sous-composante 1.2. Le TEMOS et le technicien des OPR ont aussi un rôle important dans le processus de S&E grâce à leur présence sur le terrain et leurs compétences techniques du système. Il partage leur base de données Access avec AROPA.
Des outils adaptés et complets
Pendant les trois premières années du projet, tant AFDI que FERT, ont développé un dispositif de collecte de données ainsi que des outils, ce qui a permis de répondre aux besoins d’information tant au niveau administratif, de suivi des activités, que des bailleurs de fonds. Au niveau de la mesure des effets des activités mises en oeuvre, il reste encore du travail à faire.
Les acteurs de la collecte
La collecte des données relatives au suivi des activités est généralement faite par agents de terrain.
La mesure des effets et des impacts est en phase de développement. Néanmoins, il est nécessaire d’augmenter la participation des bénéficiaires dans le processus de collecte, de préférence avec le concours des agents de terrain. En effet, comme indiqué sur les schémas précédents, les données de mesure des effets et impacts sont générées notamment au niveau paysan et OP.
La différence entre les diverses méthodes de collecte est déterminée principalement par la présence ou l’absence, des agents de terrain dans le processus. Ainsi, au sein de la sous-composante 1.1 c’est l’ANICO qui aide à compléter, ou complète par lui-même, les tableaux et formulaires. Au sein de la sous-composante 1.2 ce rôle appartient au responsable de secteur, et au TEMOS dans le composante 2.
Cette différence est décisive pour la fiabilité des données, car les techniciens sont autrement plus compétents dans la maîtrise du système de S&E que ne le sont les paysans. Lorsque les techniciens participent activement à la collecte, les données sont de meilleure qualité et les blocages diminuent.
Un processus à démystifier
Le processus de S&E est souvent perçu comme un outil de suivi et de contrôle des activités. C’est la raison pour laquelle les efforts sont parfois dirigés à adapter le système à cette fin, et non pas à son utilisation comme un outil de pilotage.
Il manque parfois de formation sur le S&E, d’information et de « feedback » au niveau des collecteurs par rapport aux aspects gestionnaux du projet. En améliorant cette situation, la compréhension de l’importance de la collecte des données et même la participation au projet pourrait augmenter.
Par ailleurs, et à cause du type d’information qui est actuellement collecté (suivi des activités), l’analyse et le traitement des données reste encore faible. Il conviendrait de mettre en place un système d’analyse intégré à chaque niveau de collecte capable de traiter l’information afin d’en faire un outil participatif de pilotage du projet.
Conclusion
En réponse à un net déficit d’information et à sa faible fiabilité, les opérateurs d’appui du projet d’appui au renforcement des organisations professionnelles et des services agricoles (AROPA) FERT et AFDI, ainsi que la coordination d’AROPA et le FIDA sont en phase d’améliorer le système de S&E en Haute Matsiatra.
D’importants changements ont été mis en oeuvre récemment, notamment au niveau du personnel chargé du S&E, de la mise en oeuvre de nouveaux outils et de la création de bases de données.
Malgré les importants progrès du système pendant la première phase du projet, des améliorations restent encore à faire, notamment au niveau de la collecte de données relatives aux effets et d’impact des activités. Ces améliorations concernent les outils de collecte, la préparation des agents de collecte, la mise en place des nouveaux dispositifs, etc.
Celles-ci devront par ailleurs être accompagnées d’autres changements, tels que l’augmentation du personnel chargé du S&E, l’augmentation des ressources financières pour le S&E, la participation accrue des bénéficiaires dans le processus, leur formation afin que le processus ne perde pas en qualité, l’introduction de nouveaux outils, l’introduction de nouveaux dispositifs, etc.
Il existe cependant un risque de retour en arrière à un temps où la fiabilité des données laissaient à désirer : celui-ci correspond à la fin de la première phase du projet et au moment du désengagement des opérateurs qui ont développé le système dans la région.
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