PPRR
mardi 3 avril 2012
Un projet de certification bio de sucre local et de vente sur le marché international du commerce équitable fait décoller la région d’ Atsinanana, déjà connue pour sa production de canne à sucre. Les producteurs, organisés en union et groupements, sont les premiers à en tirer les bénéfices financiers et sociaux.
Les habitants de Fanandrana, située aux abords du fleuve Ivondro et de la rivière Fanandrana, dans le District de Tamatave II, cultivent la canne à sucre depuis toujours. Profondément ancrée dans la culture locale, la canne à sucre revêt une importance capitale dans la vie quotidienne et les cérémonies chez les Betsimisaraka. La transformation artisanale du sucre est une tradition dans la région qui est connue pour ses plantations de canne à sucre. Cette culture est exceptionnellement bien adaptée au terrain alluvial et fertile où elle est cultivée.
Le développement de filière sucre dans le but d’améliorer la qualité de vie des agriculteurs de la région est donc très prometteuse, à condition d’améliorer les conditions de commercialisation en trouvant des clients nationaux et internationaux prêts à assurer l’achat du produit à un prix “juste”. Le projet de développement du marché de sucre bio, financé par le Fonds international de développement agricole (FIDA) a précisément comme objectif d’organiser les paysans producteurs et de leur permettre d’accéder à des marchés plus rémunérateurs et dans des conditions sociales, économiques et environnementales durables, afin de contribuer à améliorer et à sécuriser leurs revenus.
Les conditions de vente du produit à travers le commerce équitable garantissent un prix rémunérateur aux producteurs, ce qui permet de renforcer l´organisation paysanne et de contribuer à sa durabilité. Les travailleurs de l’usine de transformation de sucre perçoivent un salaire 20% plus élevé que les travailleurs de la même catégorie sur le marché du travail de la région, et les producteurs reçoivent un prix fixe par tonne de canne à sucre.
De plus, le produit étant certifié équitable, l´agriculteur reçoit une prime du commerce équitable établi entre les deux parties, versé à la coopérative de producteurs pour le développement social de ses membres.
L’Union des groupements des producteurs de canne à sucre biologique (UGPCSB) et ses 32 membres sont les bénéficiaires directs de ce projet. Créée en 2003, elle a pour but de promouvoir la production de la canne à sucre biologique ainsi que sa transformation en sucre.
Ce projet regroupe de nombreux partenaires nationaux et internationaux. La coopérative Produits agricoles et artisanaux de la côte orientale (PAACO), groupement de petites coopératives de différentes cultures, appuie les producteurs dans le cadre du commerce équitable et solidaire. ManaonDE, organisation française, travaille avec les producteurs de la région Atsinanana pour développer le marché des produits solidaires et équitables. La coopération décentralisée de la région Rhône-Alpes agit comme partenaire financier dans la région Atsinanana. La coopérative ETHIQUABLE constitue le principal client du sucre bio et le Programme de promotion des revenus ruraux (PPRR), financé par le Fonds international de développement agricole (FIDA), agit comme partenaire technique et financier.
Une des conditions essentielles pour avoir un produit de qualité certifié biologique et équitable est de contrôler sa traçabilité. Dans la sucrerie, il existe un plan rigoureux qui organise l’entrée de la production de chaque agriculteur en fonction de la maturité de sa plantation. Chaque agriculteur a son propre planning de récolte et de répartition de la livraison à l’usine et pendant tout le processus de fabrication, depuis la plantation au produit final, un contrôleur est responsable de faire suivre toutes les règles de la production biologique et équitable.
Le sucre biologique de la coopérative Fanandrana est certifié par Ecocert, qui donne de la formation et fait des audits tous les ans pour valider et assurer que la production de sucre est biologique.
De plus, le sucre, produit final de l’usine de transformation, a également obtenu la certification d’équitable. Pour maintenir ce statut, le produit final doit être le résultat d’un processus qui respecte les conditions de l’agriculture biologique et doit suivre les principes de base du commerce équitable et solidaire. Les caractéristiques les plus importantes sont le respect de la transparence dans le fonctionnement et la gestion financière, une juste rémunération du travail des producteurs, le réinvestissement d’une partie des marges bénéficiaires dans le développement des communautés locales des producteurs et la qualité du produit.
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