en collaboration avec

Accueil > Gestion des savoirs > Études de cas > Résultats et impact > Quid de l’après PHBM : une structure pour pérenniser les actions du (...)

PHBM

Quid de l’après PHBM : une structure pour pérenniser les actions du projet

lundi 15 décembre 2008

Le Projet Haut-Bassin Mandrare arrive à son terme fin 2008. Pour que les efforts entrepris ne tombent à terre, une structure a été mise en place pour pérenniser les actions. Les bénéficiaires sont maintenant prêts à prendre le flambeau et poursuivre les activités.


"Je saurai moi seul comment faire pour entretenir le barrage ou modifier le débit de l’eau", déclare l’air satisfait Savoky René, président de l’association des usagers de l’eau du périmètre d’Andranomahavelona, commune rurale de Tsivory. Visiblement, le président des usagers de l’eau ne se fera pas de souci sur la continuité des activités du barrage au lendemain du départ du projet. Les membres de son association en sont unanimement convaincus : « Nous savons très bien que tôt ou tard, le projet va plier bagages, nous nous y sommes préparés. », lancent-ils.

Au fait, le Projet Haut-Bassin Mandrare ferme ses portes fin 2008. Pour que les efforts déployés ne partent pas en fumée, le projet a fait en sorte que ce retrait n’entraîne pas un retour à la case du départ, celle d’avant son implantation. Aussi, les responsables ont-ils mis au point un processus de désengagement appelé « Pérennisation des Acquis, Transfert des Avoirs et des Savoirs » (PATAS). Mamihery Ravelojaona, responsable du désengagement du PHBM explique : "il s’agit d’un procédé qui vise à rendre durable les bénéfices des actions du projet. Les activités de développement ne servent à rien s’il n’y a pas continuation, il ne faut pas que les travaux entrepris tombent à l’eau. »

La structure de pérennisation, le PATAS a été réfléchi bien avant. Les bénéficiaires ont été sollicités pour apporter leur contribution lors de l’élaboration du terme du processus de désengagement. Les associations mais aussi les partenaires du projet ont participé à la définition des besoins. "Les organisations paysannes ont été consultées pendant la phase de l’élaboration du programme de désengagement, afin d’identifier les acquis et les actions à perdurer" renchérit Mamihery Ravelojaona. Par ailleurs l’esprit de la subsidiarité est également prévu dans le cadre de l’exécution du processus de désengagement. A savoir : la responsabilisation de la structure qui se situe au niveau immédiatement supérieur (organisation centrale de la filière…) quand celle de la base éprouve de problème. Et ainsi de suite.

Pérennisation des acquis

Bon nombre d’actions figurent dans le programme du projet afin de perpétuer les activités qui visent le développement de la région, entre autres, l’initiation à la planification locale participative, la création des organisations paysannes (OP), la formation des spécialistes villageois, l’alphabétisation des adultes…

Plusieurs activités sont concernées : le transfert de gérance des périmètres irrigués (pour que les usagers des barrages et des canaux puissent continuer à gérer l’eau même après le retrait du projet), la mise en place des barrages routières (en bloquant le passage des véhicules pendant la saison de pluie, pour éviter que ces voitures n’abîment les routes), le renforcement de capacité des CCD (en leur donnant des documentations sur la façon de mener les réunions, au cas où ils se heurteraient à des difficultés), la mise en place d’une bibliothèque minimale dans chaque commune (pour que les gens puissent s’entraîner à lire et éviter ainsi le retour à l’analphabétisme). Le PHBM prévoit de fournir également les documents concernant les techniques d’animation et méthodes de travail à chaque comité communal de développement. Les animateurs de développement communal pourront s’y référer en cas de difficultés durant les différentes phases de développement. Jean Maximin Andrianantoandro, coordinateur de la cellule Organisation Paysanne au sein du PHBM résume en un mot le principe adopté par le projet en terme de désengagement : « L’objectif est que les habitants puissent continuer le développement même quand le Projet n’est plus. » Transfert des avoirs et des savoirs

Un autre aspect du désengagement du projet est le transfert des avoirs. Il s’agit d’identifier, de responsabiliser et de former les futurs acquéreurs chargés de la gestion des matériels et immobiliers du PHBM. Le responsable du désengagement du PHBM rappelle qu’ « Il faut que ces matériels puissent servir à la continuité du développement dans la région. Il faudra alors identifier qui aura besoin de quoi. » Les immobiliers de bureaux de Tsivory seront immatriculés au Ministère de l’Agriculture, de l’élevage et de la pêche. Les locaux des bureaux et caisses Fivoy seront immatriculés à cette dernière…

Dans le cadre du transfert des savoirs, il s’agit de mettre à la disposition des gens les diverses documentations sur les activités et les réalisations du PHBM. Dans cette perspective, le PHBM a créé un site web dans lequel figure diverses informations. Des informations qui peuvent être utilisées par tous, à savoir : les organisations paysannes et les autres projets de développement. D’après le chargé de la commercialisation au sein du PHBM « C’est pour que la documentation ne tombe pas en archives. » Des informations techniques seront mises à la disposition des OP. Dans les bibliothèques minimales figureront également les documents techniques de culture et d’élevage destinés aux paysans.

Face au départ imminent du projet, les gens réagissent différemment. Les uns se montrent optimistes, armés par les formations et les appuis reçus, prêts à continuer eux-mêmes les travaux. D’autres, par contre, espèrent voir arriver une phase III du projet pour mille et une raisons !

Herimalala Ratsimbazafy

Visualiser le reportage sur le bilan du PHBM