en collaboration avec

Accueil > Gestion des savoirs > Études de cas > Élevage > Vers un cheptel sain

PHBM

Vers un cheptel sain

lundi 15 décembre 2008

L’importance de la possession de bétail dans la vie des habitants du Mandrare a poussé le PHBM à s’intéresser à l’amélioration de la santé animale dans la région.


Deux jeunes hommes entre 10 et 20 ans gardent une quarantaine de zébus et une dizaine de chèvres et de moutons, tous en train de pâturer. Apercevoir un troupeau avec autant de nombre de bêtes demeure une logique culturelle dans le Mandrare. Avoir plusieurs têtes de zébus en sa possession est en fait signe de richesse et gage de notoriété. Comme le confirme ce jeune de 22 ans vivant à Elontsy, au Nord Est de Tsivory : "je n’ai pas encore de zébus et je me sens un peu "lésé", il faudrait à tout prix que je m’en procure" .La région compte en tout 100 000 têtes d’ovins et de caprins, 120 000 têtes de bovins pour une population de 120 000 personnes.

Se préoccuper de la santé de cet immense troupeau est devenu impératif. Dans cette perspective, le PHBM a mis en place une cellule élevage. Cette dernière s’occupe de l’amélioration de la santé animale en vue d’une réduction de la mortalité du troupeau. Soins, vaccins, déparasitages interne et externe ont été effectués, de façon à prévenir les maladies telles que le charbon symptomatique et le charbon bactéridien. Il a également été question d’approvisionnement de la région en produits vétérinaires. 67 couloirs de vaccination avec parcs de contention, 8 points de ventes de produits vétérinaires, 2 bains et 21 bacs détiqueurs ont alors été installés.

Equipements sanitaires adéquats

Il n’était pas rare avant la mise en œuvre de cette cellule élevage de voir un troupeau d’animaux maigres décimé par la maladie. C’est la raison d’être de cette cellule élevage. Les infrastructures étant en place, les mesures d’accompagnement ont été tout aussi importantes. Des responsables techniques villageois, des responsables de points de vente de produits vétérinaires, des vaccinateurs villageois et des vaccinateurs communaux ont ainsi bénéficié de formation en santé animale. Les responsables techniques villageois se chargent de soigner les bétails pour les maladies courantes. Les 135 vaccinateurs villageois vaccinent les bétails tandis que les 11 vaccinateurs communaux organisent la campagne de vaccination des bovins avec le mandataire vétérinaire, signent le cahier de bovidés et délivrent les certificats de vaccination. Enfin, une campagne de vaccination a lieu une fois par an. Du côté des éleveurs, "se grouper dans une association est nécessaire afin que l’association assure l’entretien des parcs de contention et achète les vaccins par l’argent de sa caisse, ce qui est impossible individuellement", évoque Soronavy, éleveur et vaccinateur villageois de Marotsiraka, au sud-ouest de Tsivory.

Lutte réussie contre la maladie

Des résultats tangibles sont désormais visibles dans la région du Mandrare. Sur 100 têtes de bovins, 65 sont vaccinés et la mortalité bovine commence à être maîtrisée. Comme l’explique Raymond Laha, chef cellule élevage du projet et chef de poste vétérinaire de la région : "Il n’existe pratiquement plus de mortalité bovine due aux maladies". L’air heureux, Andriantompoisoa, vaccinateur communal d’Ebelo, au sud de Tsivory abonde dans le même sens, " Mon cheptel ne souffre plus de charbon symptomatique et charbon bactéridien", affirme t-il. Le vaccin devenu obligatoire pour prévenir ces maladies, Denis Ralaivao, Vice-président du Fokontany de Tsivory, éleveur lui aussi, raconte les bienfaits de cette mesure : "Je peux vendre facilement mes zébus avec les certificats de vaccination exigés pour cela".

La tradition est ainsi maintenue dans la région du Mandrare. Cet investissement à quatre pattes garde son importance et déborde de santé. La population pense désormais à tirer profit de cette activité, en transformant petit à petit un élevage extensif en élevage productif. La seule ombre au tableau serait les "malaso" qui volent un nombre important de bétail, l’effort risque de rester vain à cause de l’insécurité.

Sahondra Andriamalala