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PPRR et PROSPERER

Les femmes entrepreneurs de l’Océan indien s’échangent leurs expériences

Une visite d’échange d’expérience entre Madagascar et L’Île Maurice

jeudi 27 mai 2010

Une visite d’échange d’expérience entre Madagascar et L’Île Maurice.


La visite d’échange fait partie d’une nouvelle initiative mise en œuvre par le FIDA et la FAO pour renforcer l’intégration du genre dans les programmes de développement, à travers le renforcement des capacités, des études participatives, et de la gestion du savoir. Le thème de la visite portera sur les micro-entreprises engagées dans la transformation des produits agricoles où les femmes Mauriciennes ont connu un certain succès. Elles partageront donc ces connaissances avec leur homologues Malgaches.

Six femmes rurales provenant des deux projets FIDA au Madagascar ont été choisies et seront accompagnées par des « points focaux sur le genre » des projets et du Ministère de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche. Certaines d’entre elles sont des leaders, et d’autres, des membres simples des différentes associations. Ce groupement a été spécialement constitué afin de permettre le dialogue et le partage entre les deux types de catégories pour inculquer un sens de leadership parmi les membres simples. A l’île Maurice, le groupe malgache se rencontrera avec les représentants du Ministère de la femme, le Conseil des femmes entrepreneurs, l’Assemblée régionale Rodriguaise, la FAO, etc. Il va aussi visiter quelques sites d’agro-industries dans lesquelles les femmes sont très impliquées. L’objectif comporte deux volets : (i) De permettre aux femmes Malgaches de prendre une part active pendant les rencontres et visites et d’organiser ces informations afin de leur permettre de partager ces connaissances avec leurs associations respectives à leur retour chez elles ; et (ii) D’établir un réseau régionale en genre à travers lequel les femmes des deux pays pourraient continuer les échanges d’information.

Restez branché avec nous du 15 au 24 juin 2009, période pendant laquelle on pourra suivre jour après jour le parcours d’échanges qui aura lieu entre ces femmes rurales des deux îles voisines.

Yasmina Oodally - APO FIDA - juin 2009


1er Jour

Premier jour d’échange, une journée ensoleillée s’annonçait en laissant s’évanouir la fatigue de la veille. 9 heures tapantes, tous les participants malgaches se retrouvèrent dans le hall de l’hôtel où le responsable du projet RDP FIDA Maurice et la Jeune Professionel de Madagascar au FIDA Rome les rejoignirent.

Avec 3 rencontres prévues dans l’agenda, les esprits se libéraient pour laisser place à la découverte et à l’enrichissement :
- Accueil chaleureux au RDP, le Coordinateur n’a pas manqué de bien orienter les participants en expliquant aussi bien le cadrage général que les aspects très pratiques du projet FIDA à Maurice. Accent particulier mis sur les femmes par l’encouragement à la diversification et à l’ajout de valeur aux produits primaires ;
- Echange avec une femme à responsabilités, le point focal PNUD-IFAD/FAO a orienté la rencontre sur le partage des bonnes pratiques inter-projets ;
- En dernier mais pas le moindre, l’Agricultural Research and Extension Unit a permis aux femmes malgaches d’enrichir leurs connaissances en matière de technologie moderne aussi bien dans la production que la transformation. Le système hydroponique a sidéré plus d’un…

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Les femmes malgaches ont eu l’honneur de paraître à la télévision nationale mauricienne pour mieux faire connaître leur pays et leurs activités, et pouvoir exprimer leur satisfaction, Hélas, la fin de la journée approche, on n’a pas manqué de s’échanger les coordonnées pour pouvoir continuer incessamment ces partages si enrichissants. En tout cas, puisse chacun retenir la bonne impression sur la motivation accrue des femmes mauriciennes et leur audace à se lancer dans l’entrepreneuriat…

Sonia Mboahangy ANDRIANARIVELO Assistante du Programme FIDA PROSPERER - juin 2009


2ième Jour

L’intégrité, la pluralité, la diversification des activités des femmes mauriciennes, d’úne part , l’esprit de créativité, d’initiative et d’entreprise dont elles font preuve, de l’autre, étaient les principaux éléments qui ont impressionné les femmes entrepreneurs malagasy pendant l’échange avec les femmes entrepreneurs mauriciennes aux centres de Triolet et de Floreal durant la journée du 16 Juin 2009.

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Le développement de l’aspect genre ainsi que l’appui aux activités de femmes mauriciennes, initiés et mis en œuvre par le gouvernement de la République de Maurice à travers le Ministère de la Femme ont donné une vision positive pour les femmes malagasy dans la professionnalisation de leurs activités et le développement de partenariat. La broderie à la machine, les articles en crochet, les bijoux en coquillages, les dessins, la pratique de sports (Yoga) sont, à titre d’exemple, des sources d’inspiration qui pourront aider la délégation de femmes malagasy à développer avec succès leur entreprise.

Le slogan « WOMEN WE CAN » adopté pour la récente célébration de la Journée Internationale des femmes a beaucoup impressionné la délégation malgache et constitue une première leçon tirée des visites de la journée.

Martin Zafy Responsable de la Gouvernance Locale et Organisation Paysanne Projet FIDA PPRR - juin 2009


3ième Jour

« Un coup de main pour vous mettre sur les pieds », telle est le la divise du National Empowerment Foundation (NEF). Les appuis en faveur des femmes sont à l’honneur, notamment à travers un système de profilage et d’orientation vers l’entreprise. L’approche utilisée par l’organisme se distingue surtout par la démarche participative adoptée dans la formulation des besoins, ainsi que la responsabilisation des femmes bénéficiaires tout au long du processus de formation : contribution aux coûts, obligation de résultats, etc.

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Nous avons découvert avec intérêt le dynamisme des femmes entrepreneurs engagées au sein de l’association : « Entreprendre au féminin dans l’Océan Indien » - Nous avons été les témoins privilégiés de la signature de contrat entre le NEF et cette association pour la formation et le mentoring/tuteurage » d’autres femmes en phase d’acquérir les compétences et savoir-faire dans l’entreprenariat.

La journée, à travers les visites effectuées, a largement contribué à enrichir les connaissances sur la façon dont les femmes gèrent leurs activités. Trois mots clés sont à retenir pour expliquer le succès des entreprises féminines mauriciennes : ce sont la volonté, l’engagement et la persévérance.

Sonia Mboahangy ANDRIANARIVELO Assistante du Programme FIDA PROSPERER - juin 2009


4ième Jour

Temps ensoleillé, condition climatique encourageante, environnement géographique très enrichissant et accueil chaleureux de la part de l’assemblée Régionale Rodriguaise ; voilà en gros les premières visions de la délégation de femmes rurales entrepreneurs issus de deux Projets FIDA à Madagascar (PROSPERER ET PPRR) pour sa première journée à Rodrigue. Bien que petit (108 Km²), Rodrigue donne plus d’importance aux femmes et elles sont beaucoup plus encouragées - et pour cela actives - pour mener les activités d’entreprenariat.

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Le concept genre est inclus dans la politique générale du Gouvernement – les veuves par exemple bénéficient d’une allocation sociale du Gouvernement – le plan de développement intégré du Pays, et ainsi le plan de développement triennal de la Région prévoit la promotion et l’encouragement du partenariat privé et des petites et moyennes entreprises dont les femmes en sont les cibles prioritaires.

Martin Zafy Responsable de la Gouvernance Locale et Organisation Paysanne Projet FIDA PPRR - juin 2009


5ième Jour

Alternance du soleil et de nuage, c’était l’environnement climatique qui a accueilli la délégation de femmes entrepreneurs malagasy pour l’ensemble de sa deuxième journée à Rodrigue. Accueil chaleureux des entrepreneurs rodriguaises et des Institutions du Gouvernement – la Commissaire pour la femme et de la sécurité sociale, la SEHDA, les associations et coopératives, les entreprises individuelles diversifiées (légumes, fruits, charcuteries, pâtisseries, café, l’horticole, la vannerie, etc)- a donné à la délégation des femmes entrepreneurs rurales malagasy une vision positive et encourageante pour leur permettre la création d’un réseau de femmes rurales entrepreneurs de deux Pays (Maurice- Madagascar pour commencer).

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L’intégration du genre qui est quasi naturelle à Rodrigue, la volonté plus grande chez les femmes rodriguaises pour la lutte contre la pauvreté sont devenue de bonnes leçons tirées – et pour cela à partager - pour les femmes rurales entrepreneurs malagasy. Le niveau technologique dont les rodriguaises disposent ; l’esprit de créativité, de battante et de transfert de connaissances qu’elles ont eu ; tout cela impressionné la délégation de Madagascar.

Martin Zafy Responsable de la Gouvernance Locale et Organisation Paysanne Projet FIDA PPRR - juin 2009


6ième Jour

Aujourd’hui c’était le jour du grand marché à Port-Mathurin ! Les gens de toutes les parties de l’île viennent pour vendre et acheter les produits localement faits. Nous avons vu les célèbres calamars séchés, une variété de vannerie, fruits, légumes, conserves, entre d’autres produits. Nous étions étonnés d’apprendre que certains des vendeurs s’étaient installés depuis 2:30 ! Pendant que nous serpentions à travers le marché, nous avons eu l’occasion de discuter avec certains des vendeurs et d’admirer leurs produits colorés.

À environ le 8:30 c’était notre tour pour nous installer ! Les dames malgaches ont installé leurs produits sur les longues tables qui se sont composées des huiles essentielles, de la vannerie (Châles en soie, paniers, chapeaux, sac, etc.), des piments secs, des confitures de fruit tropical, etc. C’était un succès car nous avons joué des chansons malgaches typiques et avons encouragé les gens à nous approcher. Ici, les dames malgaches ont eu l’occasion de se mélanger avec les gens de Rodrigues et d’établir beaucoup de contacts. La demi-journée a passé avec beaucoup de rire et de bonne humeur.

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La dernière partie de la journée a été occupée en visitant quelques plus sites. Nous avons rencontré deux bénéficiaires du programme rural de diversification du FIDA (RDP). La première dame, Mme Micheline, nous a fièrement montré ses 4 truies entourées par une civière des porcelets. Mme Micheline a acheté les porcs femelles avec le microcrédit de la RDP, et son activité se compose essentiellement de la vente des porcelets, qui est sa source de revenu principale. Les dames malgaches ont noté beaucoup de similitudes avec la façon dont elles élèvent les porcs, et on prit note de façon à améliorer leurs propres activités. Nous revoyons la diversité des activités pendant que Mme Micheline est également impliquée dans des activités de pêche et élevage des poulets. Après, nous avons rencontré Mme Messie, qui élève des chèvres et a été dans les affaires depuis qu’elle avait 15 ans ! Afin de tirer bénéfice de l’arrangement du microcrédit de la RDP, elle a décidé d’inclure 8 autres personnes dans l’activité qui sont parmi les chômeurs de l’île. Ici, les dames malgaches ont appris l’importance des efforts de charité comme pilier essentiel de développement économique. Ceci sert de rappel que la solidarité, la confiance et la conscience demeurent parmi les éléments principaux pour la cohésion de la communauté.

Yasmina Oodally - APO FIDA - juin 2009


7ième Jour

Aujourd’hui nous avons rencontré les principales femmes entrepreneurs de l’île (forum de femmes entrepreneurs de Rodrigues). Nous les avons considérablement admirés non seulement pour la manière qu’ils ont effectué leurs différentes activités mais également pour leur grand sens de devoir civique vers les femmes plus vulnérables. Comme indiqué plus tôt, cette solidarité est ce qui a vraiment stimulé le développement communal à Rodrigues.

Ces dames étaient très intéressées par la quantité de connaissance que les dames malgaches possédées et ont partagées. Ces dernières ont parlé des différentes utilisations de plusieurs feuilles et arbres en communs entre les deux îles.

Au Madagascar, rien n’est gaspillé. Toutes les parties d’un arbre ou d’une plante peuvent être utilisées, tandis qu’à Rodrigues ces même ressources sont sous-exploitées ou dans certains cas non utilisées. Par exemple, au Madagascar, l’écorce, le coeur aussi bien que les feuilles de l’arbre du ravanale sont employées pour faire des maisons, des barrières et de la vannerie.

A Rodrigues, seulement les feuilles de cet arbre sont utilisées pour faire de la vannerie. En fait, on le considère plus qu’un ennui pendant a cause de sa grande consommation d’eau, qui est déjà une ressource rare à Rodrigues. Il était donc intéressant d’apprendre que le coeur de l’arbre de ravanale contient de l’eau potable. Au Madagascar, on le connaît comme l’arbre du voyageur. L’écorce et les feuilles peuvent être utilisées comme la clôture rudimentaire pour le petit bétail qui est économique et écologique. De tels autres caractères pratiques pour d’autres plantes, arbres et fruits ont été également discutés.

La culture de riz, une activité agricole importante au Madagascar, a attrapé l’attention des femmes de Rodrigues. Quoique le riz soit un aliment principal, il n’est pas cultivé sur l’Ile à cause du climat défavorable et à le manque de terre. Les dames malgaches étaient reconnaissantes aux projets FIDA à Madagascar qui a aidé à favoriser une technique spéciale de culture de riz. La production a doublé et a triplé tout en économisant considérablement l’eau, les semences et la terre. En entendant parler du système d’intensification de riziculture (SRI), les dames de Rodrigues ont semblé avoir été éclairées par la perspective qui si un tel système pourrait fonctionner pour elles aussi, il réduirait considérablement la dépendance sur Maurice pour l’importation du riz.

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Quoique nous ayons eu peu de temps continuer les discussions, elles nous ont néanmoins permises de nous rendre compte de l’importance de créer une liaison d’une nature continue qui mènerait par la suite aux actions positives et concrètes vers le développement mutuel.

Yasmina Oodally - APO FIDA - juin 2009


8ième Jour

Notre dernier jour dans ce petit coin de paradis a conclu avec deux visites dans la matinée.

La première visite a donné une chance unique d’explorer une des activités renommées des femmes de l’île – les piqueuses d’ourites ! Mme Casimir Lima, dans les affaires pendant plus de 15 ans, nous a expliqué comment la pêche a toujours été une partie intégrale de sa vie.

Mme Casimir nous a montré son harpon impressionnant de main avec lequel elle attrape les ourites et ses techniques de séchage, du découpage et de vente.

Les ourites séchés est une délicatesse populaire à Rodrigues et à Îles Maurice. Les dames malgaches étaient très intéressées comme la pêche aux ourites est également pratiquée à Tamatave (Côte Est du Madagascar). Cependant, les ourites sont seulement vendu frais au marché local à Tamatave. La technique de transformation de séchage employée par les femmes à Rodrigues ajoute considérablement da la valeur au produit. Mme Casimir nous dit que l’ourites sec vaut 10 fois plus la valeur de l’ourite frais ! Encore un autre peu d’information très utile pour que les dames malgaches rapportent la maison et partage avec leurs communautés.

Lors de la deuxième visite, nous avons rencontré les membres exécutifs d’une caisse villageoise appelée « Lévé-Diboute », en lequel se traduit « lève toi et mets toi debout ». La caisse a été établie par un projet PNUD en 1999 avec un capital de démarrage de 5 millions de roupies (USD 156 250).

Les nouveaux membres sont recrutés par les membres même car ils sont ceux qui peuvent distinguer le bon des mauvais débiteurs. Ici, encore, la solidarité, l’arrangement et l’appui sont essentiels. Les membres qui ne sont pas en mesure d’effectuer leurs paiements sont encouragés à expliquer leur situation ouvertement, où d’autres membres offrent leur aide et conseil pour trouver une solution. L’engagement de chaque membre au reste du groupe est fortement renforcé par le fait que de nouveaux prêts seront seulement accordés si tous les membres ont complètement remboursé les prêts précédents.

Ce système fonctionne bien avec 100% des remboursements et a été complètement autonome depuis 2002 où le projet du PNUD s’est fermé. 90% des membres sont actuellement des femmes.

Nous arrivons à la fin maintenant de notre visite d’échange de connaissance, riche avec de nouvelles expériences et remplies d’histoires incroyables. Nous espérons que cette visite inspirera ceux intéressés à promouvoir les réseaux ruraux et servira de catalyseur à d’autres visites.

Merci beaucoup à tous les collègues à Îles Maurice, Rodrigues, Madagascar et Italie qui ont contribué à cette visite. Un remerciement spécial à Pamela Sooprayen (coordinatrice adjointe) et à Martine Clair (contrôleur financier) du projet RDP FIDA de leurs efforts et collaboration qui ont fait à cette visite un succès.

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Notre message à toutes les femmes du monde rurales : « Vous avez un énorme potentiel de vous soulever hors de la pauvreté, Balayez tous vos craintes et allez-y ! »

Yasmina Oodally - APO FIDA - juin 2009