PROJET POUR LA PROMOTION
DES PETITES ET MICRO-ENTREPRISES RURALES

Contexte

CONTEXTE DU PAYS

Contexte général

Situation géographique et conditions physiques. Le Rwanda qui couvre 26 338 km2 (8,0 M hbts en l'an 2001) est un pays enclavé, situé en Afrique centrale à l’Est de la grande Fracture africaine, au Sud de l’Équateur. Il est bordé à l’Ouest par la République démocratique du Congo (Lac Kivu), au Nord par l’Ouganda, à l’Est par la Tanzanie et au Sud par le Burundi. C’est un pays essentiellement montagneux. Le climat est très variable et est caractérisé par des saisons (humide et sèche) d’une part et par l’altitude (trois zones d’altitude sont distinguées: de 400 à 1 300 m, de 1 300 à 1 700 m et supérieure à 1 700 m) d’autre part. Les sols cultivables, couvrent environ 860.000 ha. Ces conditions écologiques sont favorables à une diversité de spéculations agricoles vivrières, mais aussi des cultures de rente et d'exportation (caféier arabica, théier, pyrèthre, quinquina). Cependant, le milieu naturel est en cours de dégradation accélérée. La végétation climacique a presque totalement disparu, seuls subsistent les espaces protégés au Nord-est et Nord-ouest du Pays. Pour l’ensemble des éco-systèmes, la culture sur brûlis, la production de charbon de bois, la forte demande de bois pour la production du thé, la vente du bois de chauffe (pour les unités de transformation artisanales, les boulangeries, la production de la chaux vive), la coupe pour le bois d’oeuvre, l'extraction de la tourbe, etc. sont autant de facteurs de dégradation.

Contexte politique. Après les évènements de 1994, le Rwanda a repris la difficile route de la reconstruction de la démocratie. Le thème de la bonne gouvernance , en particulier la nécessité de reconstruire un État de droit qui réponde aux besoins des citoyens, et qui contribue à générer des espaces de participation politique et socio-économique, a fait l’objet de multiples études et débats. La préservation et la consolidation de la démocratie continuent d’être une priorité pour la majorité des acteurs politiques et sociaux. La situation socio-politique actuelle est très complexe.

Population. Entre les deux derniers recensements (1978 et 1991) l'effectif de la population du Rwanda s'est accru annuellement de 3,1% passant respectivement de 4 831 600 habitants à 7 149 200 habitants. La densité moyenne nationale est passée pendant cette même période de 183 habitants/ km2 à 271 habitants/ km2 classant ainsi le Rwanda parmi les pays les plus densément peuplés de l'Afrique. Suite au génocide de 1994, la population était tombée à 4,4 millions en fin 1994, pour passer à 6,2 millions en 1996 puis à 8,0 millions en 2002 (8,2 M en 2000 selon la BM) avec un taux de croissance de 2,9%. Si le taux est maintenu à ce niveau, la population du Rwanda aura doublé dans un peu moins de 25 ans et la densité actuelle (an 2002) de 304 personnes/ km2 sera portée à plus de 630 habitants/ km2. Les grands axes de la politique gouvernementale en matière de population sont le: (i) renforcement des programmes de planification familiale; (ii) diminution des risques de contamination HIV pour les femmes en général et les mères aux enfants à l'accouchement; (iii) amélioration de l'accès aux services de santé et élargissement de l'information sur les méthodes de contraception convenables ; et (iv) encouragement des programmes d'alphabétisation fonctionnelle pour les adultes afin de mettre sur pied des discussions formelles sur la planification familiale.

Contexte économique. Les crises socio-politiques entre 1990 et 1994, ont eu des répercussions économiques négatives et profondes. En 1995, le pays était plus pauvre qu’il ne l’était en 1989. Le nombre de personnes qui ont été réinstallées est estimé à près de 3,5 millions. L'agriculture et l'élevage ont généralement diminué leur performance, liés à une forte décapitalisation tant au niveau de la fertilité des terres que des exploitations. Les services dans les villages (nouveaux et anciens) ne sont pas performants et le commerce rural est encore très réduit. En même temps, les revenus en milieu rural ont considérablement chuté diminuant la demande des produits de diversification rurale et d’artisanat. Le chômage des populations sans terres et surtout des jeunes est généralisé. Les évolutions de la politique économique (libéralisation des activités et des prix) et du cadre institutionnel (décentralisation, recentrage des activités des services centraux et déconcentrés de l’État) depuis 1995 permettent d’engendrer des impacts positifs sur le développement à la base pour peu que la situation politique et sociale soit stabilisée. La recapitalisation de l'économie nationale en général et de l’économie du monde rural en particulier, où beaucoup de pauvres vivent, est loin d'être achevée. La plupart des petits agriculteurs et entrepreneurs ruraux n'ont pas accès aux fonds et par conséquent, peuvent seulement reconstituer leur capital à partir de l'épargne ou bien des transferts. Par ailleurs, les faibles capacités des populations présentent de sérieuses contraintes au développement.

Contexte financier. Les activités dans le secteur des finances fortement atteintes par la crise des années 1990 – 1994, ont repris rapidement dès 1995. Le système financier actuel au Rwanda comprend: (i) la Banque nationale du Rwanda (BNR), (ii) six banques commerciales, (iii) une banque de développement (BRD), (iv) un réseau de coopératives d'épargne et de crédit (UBPR) placé sous la supervision de la Banque centrale, (v) un ensemble d'opérateurs en micro finance intégrés à un forum (RMF) mais agissant dans un cadre juridique et règlementaire encore imprécis dans ses conditions de mise en œuvre. La BRD essentiellement impliquée dans le financement à moyen et long terme de l’agriculture et de l’agro industriel souhaite diversifier ses activités vers le secteur de la micro finance par le refinancement et des services d’appui technique. Les banques commerciales interviennent essentiellement dans le secteur tertiaire et à court terme. Elles commencent à être excédentaires en liquidités, ce qui les conduit à diversifier leurs activités. Le principal réseau mutualiste, l’UBPR est quant à lui structurellement excédentaire en liquidités qu’il n’arrive pas à mobiliser en zones rurales en raison de politiques de crédit trop restrictives. Globalement les institutions bancaires s’intéressent peu au monde rural, en raison du coût élevé des transactions avec une clientèle dispersée dont les revenus sont faibles. Des institutions financières diverses telles que les ONG, des coopératives, etc. interviennent souvent sans avoir l’expérience et la formation nécessaires. La multiplicité des intervenants dans la micro finance a conduit la BNR à définir un cadre règlementaire approprié, avec la promulgation en mars 2003 d’un Instruction « ad hoc ».

 

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