Activités prévues du projet
COMPOSANTES DU PROJET
Description détaillée du Projet
Composante 3: Appui au développement durable des services financiers
aux pmer
(Coût total de base de la composante 3: 1 525,4 M Frw = 3 050 900
USD )
Objectifs et approche
Objectif principal. L’objectif
de la composante est de permettre l’accès durable des pmer aux services
d’épargne et de crédit d’institutions financières pérennes qui apportent
des solutions concrétes à leurs problèmes.
Cibles. Les principales cibles
sont les personnes et associations dynamiques, qui envisagent la création
ou qui ont déjà créé une pmer. Une attention particulière sera portée
aux groupes que constituent: les femmes, les jeunes ruraux déscolarisés,
les orphelins chefs de famille, les pauvres ruraux sans terre, les familles
vulnérables du SIDA, et les démobilisés réinstallés en milieu rural. Les
pmer appuyées seront essentiellement des entreprises familiales
ou individuelles et des micro et petites entreprises associatives. Pour
mieux cibler les actions à entreprendre on distinguera trois sous‑groupes:
les pmer de survie, les pmer émergentes et les pmer en croissance. Cette
segmentation repose sur le niveau du capital qui est fixé respectivement
aux seuils maxima pour les trois catégories de pmer, respectivement de
15 000 Frw, 150 000 Frw, et 1,5 millions de Frw. La facilitation
du passage des pmer d’un groupe cible inférieur à un groupe cible supérieur
est le principe d’action du Projet; il s’appuie sur la qualité des appuis
techniques et financiers apportés aux membres appartenant à chacun des
trois segments identifiés.
Produits. Les services financiers
proposés doivent rentrer dans le processus général d’apprentissage des
cibles , en proposant une progressivité du niveau des crédits (montants
et durées), ainsi qu’une constitution régulière de patrimoine financier
(épargne stable). La mobilisation d’épargne obligatoire des emprunteurs
représenterait, à partir du second crédit, un niveau cumulé de l’ordre
de 20% du montant du dernier crédit octroyé. Trois types de financement
sont retenus: (i) le petit crédit (crédit coup de pouce - 15 000
à 200 000 Frw) à des individus et des groupes de solidarité, pour
des montants maxima qui augmentent d’un cycle à l’autre, avec constitution
croissante d’épargne obligatoire, et transfert progressif des décisions
d’octroi de crédit aux bénéficiaires eux mêmes (notion de comité de crédit
interne); (ii) le crédit « ordinaire » (compris entre 150 000
et 1 500 000 Frw), pour l’achat d’équipements, la constitution
de stocks et le financement de fonds de roulement; (iii) le crédit d’investissement,
d’un montant généralement supérieur à 5 millions de Frw, correspondant
aux besoins de pmer devenues importantes et amenées à jouer un rôle régional,
ou à des filières nécessitant des investissements de coûts élevés comme
la menuiserie, ou certaines transformations de produits agricoles.
Canaux de distribution. Le
choix des partenaires financiers sera lié à leur aptitude à distribuer
les différents services financiers identifiés (refinancements crédits
d’investissement, crédits ordinaires, crédits coup de pouce,....) aux
cibles déterminées. Ceci conduit à retenir deux catégories d’établissements:
(i) les banques et institutions agréées; et (ii) les centres financiers
de proximité (CFP).
Approche. La création et le
renforcement d’organisations professionnelles fortes constituent la base
de la stratégie retenue pour définir les services financiers requis,
et choisir les partenaires devant les diffuser. L’impact de ces structures
professionnelles (corps de métiers, filières, fédérations) et des appuis
non financiers qu’elles diffusent en amont et en aval des octrois de crédit
est déterminant pour l’efficacité et la bonne fin des financements accordés.
Il permet: (i) d’améliorer la pertinence des demandes de crédit, (ii)
de constituer une pression sociale utile en cas de risque de défaillance
des emprunteurs, (iii) de négocier des conditions d’accès des pmer aux
services financiers favorables. Pour ces raisons, les corps de métiers
et fédérations seront dès l’origine étroitement associés au choix des
partenaires financiers locaux.
Encadré
3
Ciblage
et processus de désengagement de la micro finance
La composante
3 atteint ses cibles par une imbrication totale avec les activités
des corps de métiers qui sont associés au choix des partenaires
financiers et à la définition des services. La progressivité des
montants et des durées de crédit ainsi que de l’épargne, sont la
base d’un apprentissage qui actualise en permanence la relation
produit-cible. Le désengagement du Projet est rendu possible parce
que: (i) pour le crédit coup de pouce, prestation aléatoire des
réseaux classiques, une solution pérenne est placée sous la responsabilité
des corps de métiers, les CFP; et (ii) pour le crédit ordinaire
et le crédit d’investissement les conditions sont remplies pour
maintenir une relation commerciale équilibrée avec les banques (qualité
des emprunteurs, fonds de crédit rotatif). |
La segmentation des pmer en pmer de survie, émergentes,
et de croissance, correspond à une offre de crédits ciblée démarrant
par le crédit « coup de pouce », pour évoluer vers le crédit
ordinaire puis le crédit d’investissement. Le Projet veillera à ce
que l’apprentissage simultané du métier et du crédit, soit coordonné,
et source de progression constante des activités des bénéficiaires.
La typologie des besoins de crédits définie précédemment,
conditionne les critères de choix des futurs partenaires financiers potentiels
qui, sur des critères d’efficacité seront répartis en deux groupes: (i)ceux
qui respectent ou peuvent respecter à court terme les exigences législatives
et réglementaires en vigueur, qui sont déjà expérimentés en matière de
crédits d’investissement ou de crédits ordinaires, et qui le cas échéant
peuvent s’engager dans la diffusion des crédits coup de pouce; et (ii)
les centres financiers de proximité (CFP) qui répondent exclusivement
et dans les meilleurs délais à l’objectif de diffusion de crédits coup
de pouce en respectant un professionnalisme élevé, et des coûts de transaction
permettant leur autonomisation technique et financière avant le désengagement
du Projet.
Sous-composantes
La mise en œuvre s’effectue en deux sous-composantes:
(i) appui aux banques et institutions agréées; et (ii) appui à l’émergence
et à la pérennisation de centres financiers de proximité.
(i) Sous-composante 1: Appui aux banques et institutions
agréées.
(Coût total de base de la sous-composante 1: 471,0 M Frw = 942 000
USD)
Il s’agit de faciliter l’accès des pmer aux crédits
des institutions qui: (i) agissent ou sont susceptibles d’agir rapidement
au Rwanda dans le cadre réglementaire et législatif en vigueur; (ii) présentent
des caractéristiques certaines de durabilité; et (iii) offrent ou s’engagent
à offrir des financements adaptés aux attentes des pmer. Les actions du
Projet pourront porter sur:
- Des appuis techniques (66 000 USD): audit conseil, procédures,
formations, logiciels…
- Des appuis marketing (16 000 USD): création de nouveaux
produits comme le micro leasing
- Des appuis financiers (860 000 USD) répartis en raison de 70%
pour le crédit ordinaire et 30% pour le crédit d’investissement): fonds
de crédit avec prise en charge partielle ou totale du risque d’impayé
final par le partenaire.
Les partenaires identifiés, susceptibles de rentrer dans le processus
de choix seraient notamment:
· Pour les refinancements d’IMF et les crédits d’investissement: la
BRD, et les banques commerciales
· Pour le crédit ordinaire: les BP, les agences du CFE, et plus généralement
toute IMF agréée ou ayant une perspective d’agrément crédible, qui soient
implantées à proximité du corps de métiers.
· Pour le crédit coup de pouce: celles des structures citées précédemment
qui diversifient leurs produits et leurs marchés en direction des petits
crédits solidaires et des pmer; ce qui aujourd’hui représente un potentiel
d’accès à ce service essentiel marginal.
(ii) Sous-composante 2: Appui à
l’émergence et à la pérennisation de centres financiers de proximité (CFP)
(Coût total de base de la sous-composante 2: 1 054,4 M Frw
= 2 108.900 USD)
Il résulte de l’expérience du PPPMER1 que: (i) la plupart
des IMF de proximité sont fragiles et ne sont pas susceptibles de distribuer
ce type de services dans les conditions de durabilité requises; (ii) que
la création de nouvelles mutuelles « généralistes » pose des
problèmes en terme de pérennisation et de réglementation; et (iii) que
le partenariat avec des structures fragilisées ne doit pas rentrer dans
les interventions d’un Projet dont la vocation principale n’est pas l’appui
à la micro finance mais, plutot la promotion des pmer.
L’objectif poursuivi par le Projet est de développer
le « crédit coup de pouce », sous le contrôle des corps de métiers
et des fédérations, à des coûts et suivant des méthodes qui en assurent
la pérennisation. Le concept de centre financier de proximité (CFP) vient
donc compléter le dispositif d’appui au développement durable des services
financiers aux pmer: (i) uniquement pour le crédit coup de pouce; et (ii)
et lorsqu’il apparaît qu’aucun intervenant préexistant n’apporte en la
matière de solution satisfaisante.
Les centres financiers de proximité ont des rayons
d’action réduits, une clientèle limitée et homogène, et mobilisent l’épargne
locale et externe sous forme de capital risque; leur rentabilité et leur
pérennisation résultent pour l’essentiel : (i) du coût réduit du traitement
local des opérations; (ii) de la qualité et du niveau de répartition
des coûts en ce qui concerne l’expertise technique et les contrôles; (iii)
du taux de remboursement élevé des crédits; et (iv) de l’impact positif
des corps de métiers sur le comportement des emprunteurs.
Les CFP peuvent être des structures pré existantes qui
optent pour l’adhésion à ce modèle d’IMF et s’engage à en respecter les
règles (c’est le cas vraisemblable de certaines IMF précédemment partenaires
du PPPMER 1). Il peut aussi s’agir de créations quant il apparaît qu’il
n’existe pas localement de partenaires crédibles.
Pour la coordination de leurs activités, les CFP constituent
une instance nationale dont les principales fonctions sont la representation
du réseau, le développement des services techniques communs, le contrôle
interne, le refinancement. Sur le plan règlementaire les CFP agissent
localement sous couvert de l’agrément général obtenu par leur Union nationale.
Les appuis du Projet aux CFP et à leur structure représentative porteront
sur la définition des procédures, la formation, le traitement des données,
la production des informations comptables et prudentielles, le contrôle
et le refinancement. Un suivi de proximité des CFP sera en outre exercé
par les fédérations de corps de métiers pour relayer les formations reçues,
collecter certaines données de base, et optimiser les conditions de contrôle.
L’appui à la création et au renforcement représente
un coût de 2 108 900 $EU répartis de la facon suivante: (i)
appui en matière de locaux et d’équipement – 30% ; (ii) le renforcement
de l’Union et de l’Institution d’appui permanent – 23% ; (iii) le fonds
de capitalisation des CFP – 22% ; et (iv) le suivi de proximité des CFP
– 9%. Le restant (16%) constitue les frais des études et de l’assistance
technique (coordination, assistance technique internationale et études) |