PROJET POUR LA PROMOTION
DES PETITES ET MICRO-ENTREPRISES RURALES

Activités prévues du projet

BENEFICES, JUSTIFICATION ET RISQUES

Analyse économique et financière

Analyse économique et financière difficile

Le Projet étant fondé sur le principe de la réponse à la demande, il est extrêmement difficile de prévoir avec précision la nature, le nombre et le coût des pmer et actions transversales et d’accompagnement qui seront financés. Dans ces conditions, il est difficile de conduire une analyse économique du Projet ou même de projeter l’augmentation globale de la production et des revenus suite au Projet. Les bénéfices espérés des diverses activités du Projet seront donc difficilement quantifiés du point de vue monétaire. De plus, les investissements dans les pmer ne peuvent pas être connus à l’avance et ils seront définis au cours du Projet. Notons l’inadéquation des instruments statistiques pour saisir les données sur le secteur informel. Néanmoins, on supposera que le Projet aura un effet positif sur la balance des paiements grâce à la substitution de productions locales à des importations.

Analyse  financière

Pour les mêmes raisons que dans le chapître précédent, l’analyse financière du Projet est difficile. Les prix des matières premières et des productions sont tous libres au Rwanda, déterminés par la loi de l’offre et de la demande. En outre, en raison de la grande diversité des situations, il n’est pas possible de préparer des modèles de pmer réellement représentatifs et pertinents. Les modèles simplifiés de pmer et d’activités montrent que les activités sont généralement rémunératrices, pour peu que les producteurs maîtrisent la connaissance des marchés. Les résultats et analyses donnés dans les Tableaux 7 et 8 sont bien sûr très indicatifs car ils ne couvrent pas toutes les activités qui seront appuyées par le Projet. La mission, pendant la visite dans les provinces de Byumba et Ruhengeri, à recu des données relatives aux revenus et aux coûts d’une vingtaine des petites et moyennes entreprises, de différentes activités. Quelques unes n’ont  pas été prises en considération par manque d’informations essentielles. Les résultats financiers d’une quinzaine de pmer que la mission a retenu pour l’analyse sont présentés dans le tableau ci-dessous:

 

Investissements

et équipements

Coûts de production et  matériel

Revenus annuels

TRF        %

Fromagerie mixte

3 752

5 804

7 440

19

Brasserie

1 124

1 200

1 500

12

Boulangerie

150

600

745

24

Jus de maracuja

0

486

720

93

Production chaux agricole

728

9 000

12 000

45

Couture femmes

1 500

1 648

2 745

53

Couture mixte

1 935

5 722

6 500

10

Cordonnerie

550

2 400

2 900

19

Tannerie

240

1 816

2 816

91

Charpentier

3 060

611

1 368

23

Menuiserie individuelle

300

385

471

12

Menuiserie (AMEMO)

5 725

5 065

8 250

44

Menuiserie associative

500

2 244

2 640

17

Tapisserie

449

563

960

64

Salon de coiffure

2 200

2 154

2 700

11

Source: Mission

TRF: Taux de rentabilité financière

Pour estimer l’analyse économique du Projet, les activités prises en compte comme représentatives ont été associées, sur une période de 5 ans, avec une quantité croissante de pmer estimées par la mission (Tableau 8). Le taux de rentabilité économique (TRE) a été estimé à 33%.

Tableau 7: Estimation des activités par type et par an pour le calcul du (TRE)

 

Estimation des activités par type et par an

 

Année 1

Année 2

Année 3

Année 4

Année 5

Fromagerie

7

20

60

80

100

Brasserie

4

12

36

43

50

Boulangerie

4

12

35

43

50

Jus de maracuja

4

13

35

42

50

Production chaux agricole

4

12

36

43

50

Couture femmes

6

20

60

80

100

Couture mixte

10

30

90

120

150

Cordonnerie

7

20

60

80

100

Tannerie

7

20

60

80

100

Charpentier

4

12

36

43

50

Menuiserie individuelle

6

20

60

80

100

Menuiserie (A.ME.MO.)

7

20

60

80

100

Menuiserie associative

7

20

60

80

100

Tapisserie

4

12

36

43

50

Salon de coiffure

4

12

36

43

50

Total par année

85

255

760

980

1 200

Source: Mission

L’analyse de sensibilité montre une très forte variation dans le TRE comme conséquence de la variation en pourcentage de bénéfices et coûts: une diminution de 8%  sur les bénéfices ou une augmentation de 8%  sur les coûts totaux. Le TRE descendra dans ces cas à 12%.

Risques

Les principaux risques sont: (i) la difficulté de mise en œuvre d’une approche participative et la substitution des PSE/CER aux pmer lors de la réalisation des DPP et dans la recherche de solutions pour le développement des pmer; (ii) les éventuelles rivalités entre les pouvoirs administratifs locaux et les corps de métiers/fédérations qui pourraient retarder l’obtention des consensus lors de l’élaboration des diagnostics participatifs de planification (DPP) ou conduire à l’éventuelle captation des bénéfices du Projet par des groupes de pression locaux; (iii) les difficultés des OP pour prendre la relève des activités du Projet; (iv) le manque de flexibilité de la BNR relative à l’agrément de l’Union des CFP; (v) l’impossibilité de conduire un test convaincant avec l’UBPR en matière de crédit solidaire et de guichets rattachés ruraux; (vi) l’insuffisance de collaboration des banques et des IMF agréées, dans: le montage des dossiers de crédit, dans le suivi des emprunteurs, le partage dégressif du risque final, la consolidation significative des lignes de crédit par réintégration d’une partie des intérêts perçus sur les crédits.

Caractéristiques innovantes

En liaison avec la stratégie du FIDA, le Projet a adopté une approche innovante, participative et orientée par la demande, qui fait dépendre la réalisation du Projet des priorités des bénéficiaires plutôt que d’objectifs physiques et de localisations prédéterminées. Cette approche est issue des expériences africaines de gestion des terroirs villageois, de développement local et d’appui aux services financiers en milieu rural. Elle est fondée sur: (i) un mécanisme national de financement ayant l’autonomie juridique, indépendant des ministères techniques, et renforçant la concertation et le partenariat entre les grands bailleurs de fonds multilatéraux (FIDA, BM, BAD); (ii) la participation des bénéficiaires à toutes les phases du Projet (identification des actions, planification, réalisation, suivi, évaluation), la responsabilisation des bénéficiaires sur leur développement, et la réponse du Projet à la demande des populations et de leurs organisations de base; (iii) une forte composante d’alphabétisation et de formation dont les modules seront définis avec les bénéficiaires; ces activités devront conduire à l’identification, dans le groupe cible, des personnes dynamiques, voulant s’engager dans la mise en œuvre de pmer, auxquelles le Projet portera une attention particulière; (iv) la contractualisation de la mise en œuvre des activités du Projet aux PSE et autres prestataires, les premiers pouvant remplacer à terme les antennes; (v) l’appui à des institutions financières de proximité, créées et dirigées par les ruraux; (vi) un désengagement programmé du Projet au profit des OP et des PSE; et (vii) un renforcement de la coordination des intervenants (rôle du CEPEX) en milieu rural au Rwanda, autour d’actions concrètes.

 

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