Introduction
Les résultats de la phase
I du PPPMER sont parmi les plus étonnants
parmi tous les projets de ce style qui ont pour
cible la dynamisation des micro entreprises (rurales
ou urbaines) financés par le FIDA et/ou
la Coopération internationale.
Entre 1998 et 2002 – les
chiffres ne sont pas encore disponibles pour 2004
–78% des entreprises touchées par
le PPMER avaient augmenté leur fonds de
roulement et leur chiffre d’affaires, 75%
la valeur de leurs biens et équipements
; le nombre des épargnants était
passé de 43% à 58% à Byumba,
de 29% à 50% à Umutara, et de 26%
à 64% à Ruhengeri.
Ce projet a pourtant démarré
lentement en Mars 1998 et ce n'est qu’en
Février 1999, après des changements
de personnel et son lancement officiel dans la
préfecture de Ruhengeri, qu'il a véritablement
commencé son aventure.
L'impact du projet est remarquable
dans son ensemble, en particulier les actions
concernant l'amélioration des capacités
et des conditions de vie des communautés,
le dynamisme des pmer et des associations professionnelles
créées par le PPPMER qui sont devenues
capables d'organiser des formations ou de dialoguer
avec les autorités locales.
Quel chemin parcouru pour ces
membres du secteur informel qui sont devenus des
acteurs économiques à part entière
!
Car la réussite du PPPMER
tient avant tout à sa connaissance remarquable
du terrain et de ses acteurs, ces micro entrepreneurs
ruraux que l’on a motivés pour qu’ils
descendent de leurs collines jusqu’au projet
et qu’on a ensuite sélectionnés
pour séparer le bon grain de l’ivraie
à travers les processus de validation.
Car, tout en jouant la carte de la lutte contre
la pauvreté, le projet a su choisir sa
cible, celle des micro entrepreneurs, les pauvres
et les moins pauvres, mais tous motivés
par la croissance et le progrès économique.
Et il a su éviter que de faux entrepreneurs
à la recherche de subventions ne s’insinuent
parmi les bénéficiaires à
la place de véritables chefs d’entreprise…
De plus, le projet a d’abord
répondu à la demande des micro entrepreneurs
en adaptant son offre globale aux différents
segments de la population bénéficiaire
que ce soit au niveau de la formation, du crédit
dont les crédits coup de pouce destinés
aux plus petites entreprises, ou encore au niveau
des infrastructures – hangars pour faciliter
la commercialisation des produits artisanaux –
sans parler des processus d'apprentissage pour
les jeunes (plus de 2000 lauréats apprentis)
ou des programmes d’alphabétisation
fonctionnelle pour les pmr analphabètes
les plus défavorisées (6000 bénéficiaires).
En effet, derrière la
bonne marche du PPPMER, il y a un management soucieux
de soutenir les micro entreprises et de répondre,
le mieux possible, à leurs véritables
besoins pour assurer leur développement
et leur épanouissement en leur fournissant
les bases de la comptabilité et du marketing.
Ainsi, par exemple, en organisant les briquetiers
de Ruhangeri pour qu’ils augmentent leurs
prix et stockent leurs marchandises, le PPPMER
est arrivé à rentabiliser des pmr
qui étaient parvenues à la limite
de la survie à cause de la concurrence
suicidaire qu’elles se livraient !
Par conséquent, grâce
aux formations reçues en management mais
aussi en technologie, les pmer ont nettement amélioré
la rentabilité de leurs entreprises. Elles
sont devenus capables pour plus de 80% d'entre
elles de calculer le coût de revient de
leurs produits et de fixer des prix de vente susceptibles
de dégager un profit. De même, les
femmes, qui ont fondé des unités
de transformation de produits agricoles, ont acquis
assez d’autonomie pour présenter
leurs produits dans les grands magasins et hôtels
de la capitale ou autre grande ville. Enfin, la
constitution de groupes de cautionnement mutuel
a facilité l'accès aux services
financiers de 1 400 pmer qui ont ainsi pu bénéficier
de crédits coup de pouce.
Ainsi, le projet a mobilisé
et consolidé près de 4.000 pmr qui
exerçaient un métier en dehors du
secteur agricole. Il a facilité l'organisation
de ces artisans selon leurs filières, les
a formés et leur a permis de défendre
leurs intérêts et la promotion de
leurs métiers. Il a aussi permis l'émergence
de leaders, comme les conseillers d'entreprise,
capables de poursuivre l’action du projet
dont formation sur le tas.
Grâce au PPPMER, nombreuses
les pmr qui sont sorties du cercle vicieux de
la pauvreté. D'ailleurs, la plupart de
celles qui ont été interrogées
dégageraient un bénéfice
net mensuel de 20.000 Frw minimum et elles auraient
acquis du matériel et des équipements
plus performants, augmenté leurs stocks
de matières premières, acheté
grâce à leurs bénéfices
des habitations en dur, des ateliers de travail,
du bétail, des vélos, des postes
radios, etc. Le capital aurait été
multiplié par 5 pour certaines et par 20
pour d’autres...
Pourquoi un tel succès
relativement exceptionnel pour une opération
de développement? Ne faudrait-il pas le
rechercher dans la compétence de son management
actif, flexible, en phase avec la demande des
pmr, qui a bénéficié rapidement
de la confiance des micro entrepreneurs cibles
et, par conséquent, su les dynamiser ?
La performance du PPPMER ne résulte-t-elle
pas avant tout de la qualité, du dynamisme
et de la motivation de son équipe depuis
l'unité de coordination jusqu'à
ses encadreurs sur le terrain ? Car c’est
peut-être là que se trouve la véritable
raison du succès du PPPMER.
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