Le livre
Préface
Les résultats du projet
pour la promotion des petites et micro entreprises
rurales - PPPMER - sont parmi les plus étonnants
parmi les projets de ce style qui ont pour cible
la dynamisation des petites et micro entreprises
(rurales ou urbaines) financés par le FIDA
et la Coopération internationale. Ce projet
a pourtant démarré lentement en
novembre 1997 et ce n'est qu’après
le recrutement d’un personnel compétent,
l'adhésion des Autorités puis son
lancement officiel en février 1999 dans
la préfecture de Ruhengeri au nord du Rwanda,
au pied du parc des Volcans, que le projet a véritablement
commencé son aventure.
Le Parc des Volcans
Entre 1998 et 2002, 78% des entreprises
touchées par le PPMER ont augmenté
leur fonds de roulement et leur chiffre d’affaires
et 75% la valeur de leurs biens et équipements.
L’accès au crédit a été
généralisé et le nombre des
épargnants a quasiment doublé, passant
de 32% à 57% dans les districts touchés
par le projet.
L'impact du projet a été
remarquable sur les conditions de vie des communautés
rurales et sur le dynamisme des pmer et de leurs
associations professionnelles capables désormais
d'organiser des formations ou de dialoguer avec
les autorités locales. Quel chemin parcouru
pour ces membres du secteur informel qui sont
devenus des acteurs économiques à
part entière !
La réussite du PPPMER
tient avant tout à sa connaissance remarquable
du terrain et de ses acteurs, ces micro entrepreneurs
ruraux qu’il a su motiver pour qu’ils
descendent de leurs collines et qu’il a
ensuite sélectionnés pour séparer
le bon grain de l’ivraie à travers
les processus de validation. Car, tout en jouant
la carte de la lutte contre la pauvreté,
le projet a su choisir sa cible, celle des petits
et micro entrepreneurs, les pauvres et les moins
pauvres, tout en évitant que de faux entrepreneurs,
à la recherche de subventions, ne s’insinuent
parmi les bénéficiaires à
la place de véritables artisans…
Puis le projet a répondu
à la demande des micro entrepreneurs en
adaptant son offre globale aux différents
segments de la population bénéficiaire
– groupes vulnérables entreprises
émergentes ou entreprises en croissance
– que ce soit au niveau de la sensibilisation,
de la formation ou du crédit. Il n'a pas
hésité, non plus, à élargir
sa cible au nom de l'intérêt général:
ainsi, les programmes d’alphabétisation
fonctionnelle ont bénéficié
aux pmer analphabètes les plus défavorisées
mais aussi aux populations environnantes et il
y a eu 6.000 bénéficiaires au lieu
des 2.000 prévus originellement.
Derrière la bonne marche
du PPPMER, il y a toujours eu un management soucieux
de soutenir les micro et petits entrepreneurs
et de répondre, le mieux possible, à
leurs besoins. Grâce aux formations reçues
en comptabilité, en marketing, mais aussi
en technologie, les pmer ont nettement amélioré
leur rentabilité. Elles sont devenues capables
de calculer le coût de revient de leurs
produits et de fixer des prix de vente susceptibles
de dégager un profit. De même, les
femmes (42% des bénéficiaires du
projet) ont développé leurs entreprises,
certaines fondant des unités de transformation
de produits agricoles. Enfin, la constitution
de groupes de cautionnement mutuel a facilité
l'accès au crédit de plus de 1 600
pmer.
Ainsi, le projet a mobilisé
et consolidé près de 4.000 pmer
qui exerçaient un métier en dehors
du secteur agricole. Il a facilité l'organisation
de ces artisans à travers les Filières,
Corps de métiers et Fédérations
et il leur a permis de défendre leurs intérêts
et la promotion de leurs métiers. Il a
aussi permis l'émergence de leaders, comme
ces Conseillers d'entreprise (CE), capables de
poursuivre l’action du projet après
son désengagement, dont la formation sur
le tas.
Grâce au PPPMER, nombreuses
les pmer qui sont sorties du cercle vicieux de
la pauvreté. Elles ont acquis du matériel
et des équipements plus performants, augmenté
leurs stocks de matières premières,
acheté grâce à leurs bénéfices
des habitations en dur, des ateliers de travail,
du bétail, des vélos, des postes
radios, etc. Leur bénéfice a doublé
et leur capital a été multiplié...
Le Miel des Gorilles
Tous ces résultats restent
exceptionnels pour une opération de développement,
en particulier, un projet pilote. La clef du succès
ne se trouve-t-elle pas dans la compétence
de son management actif, flexible, en phase avec
la demande des pmer et qui a bénéficié
rapidement de la confiance des entrepreneurs cibles
et, par suite, pu les dynamiser ? La performance
du projet ne résulte-t-elle pas avant tout
de la qualité, du dynamisme et de la motivation
de son équipe depuis l'unité de
coordination (UCP) jusqu'à ses encadreurs
sur le terrain, ces animateurs locaux du projet,
les ALP ? Citons cette anecdote pour illustrer
les liens tissés entre le PPPMER et les
artisans bénéficiaires : une femme
a accouché pendant l’une des formations
et elle a appelé son fils Blaise-PPMR…
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