Contexte
RESUME DU COSOP ET LEÇONS TIREES DES EXPERIENCES
Stratégie du FIDA
La Division du FIDA pour l’Afrique
de l’Est et du Sud a développé dans le contexte
spécifique de cette zone les axes suivants pour
ses activités: (i) la promotion de liaisons effectives
et équitables entre les pauvres ruraux et des
opportunités du marché, plus particulièrement
du secteur privé; (ii) le développement des services
financiers ruraux; (iii) la promotion d’un meilleur
et plus stable accès à la terre et à l’eau, ainsiqu’une
meilleure gestion des terres et des eaux; (iv)
la création d’un système amélioré de connaissances
en gestion, de savoir faire, ainsi que du transfert
des informations et des technologies; et (v) la
modération de l’impact des chocs venant de l’extérieur
ou de l’intérieur comme le HIV/SIDA ou les conflits.
Les principaux défits pour les
activités du FIDA au Rwanda sont directement liés
aux: (i) la pauvreté rurale (malnutrition, conditions
de vie précaires, faible pouvoir d'achat, ..);
(ii) les faibles capacités des organisations paysannes
et des institutions gouvernementales et non gouvernementales
pour gérer et/ou appuyer le développement à la
base; et (iii) la décapitalisation du potentiel
productif (ressources naturelles, exploitations,
entreprises rurales,..) et la sévérité de la dégradation
des ressources naturelles liée à la pression démographique
particulièrement forte et aux destructions de
la guerre des années 1990. Sur cette base, le
FIDA a défini trois lignes de conduite stratégique
pour les projets qu’il aura à financer: (i) s’appuyer
sur le développement institutionnel pour assister
le processus global de décentralisation et s’assurer
que les groupes cibles du FIDA peuvent entièrement
exploiter les opportunités offertes par la nouvelle
approche; (ii) exploiter tous les moyens possibles
pour accroître les revenus des pauvres ruraux
à travers les activités agricoles et non agricoles,
en se focalisant sur les nouvelles voies de génération
et de vulgarisation des innovations technologiques,
ainsi que le développement des services financiers
ruraux durables; et (iii) se focaliser sur les
synergies potentielles avec l’ensemble des projets
FIDA.
Tenant compte des axes stratégiques
du COSOP, le cadre stratégique de l’assistance
du FIDA au Rwanda pour les quatre ans à venir
concernera entre autres: (i) l’expansion
ou la réplication des activités de petites et
micro-entreprises rurales; (ii) le développement
des marchés financiers ruraux durables; et (iii)
l’appui aux institutions de micro finance capables
de répondre aux besoins financiers des petites
entreprises. Le PPPMER 2 se situe dans cette
politique du FIDA.
Opérations du FIDA au Rwanda
En 2001, sept projets étaient
en cours au Rwanda, parmi lesquels quatre ont
été clôturés en fin 2001: le Projet de développement
agricole de Gikongoro - PDAG (232-Rwanda), le
Projet de développement rural de Byumba - DRB
II (264-Rwanda), le Programme socio-sanitaire
(BSF-BG-020), et le Programme de réhabilitation
et des rapatriés du Rwanda - PRRR (Don no 377-Rw).
Le Projet pour la promotion des petites et micro-entreprises
rurales -PPPMER (411-RW), et le Projet de gestion
des espaces ruraux de Buberuka - PGERB (314-Rwanda)
après les revues à mi-parcours qui ont eu lieu
respectivement en mars et en juillet 2001 sont
prolongés jusqu'en fin 2003 et 30 juin 2004.
Le Projet de développement des ressources communautaires
et des infrastructures de l'Umutara -PDRCIU (537-RW,
signature de l’Accord de prêt le 07 juin 2000)
a débuté ses activités en janvier 2001. Un Projet
PDRCIU "jumeau" pour couvrir les districts
non couverts de la Province d’Umutara a été évalué
en fin 2001, approuvé par le Conseil d’administration
du FIDA en décembre 2001. La signature de
l’Accord du prêt a eu lieu le 28 mars 2002 et
entrée en vigueur en octobre 2002). Un Projet
de développement des cultures de rente et d’exportation
(PDCRE) a été évalué en fin 2002, approuvé par
le Conseil d’administration du FIDA en décembre
2002. La signature de l’Accord du prêt a eu lieu
le 07 février 2003.
Leçons tirées des expériences du FIDA et des
autres bailleurs de fonds au Rwanda
Les principales leçons, tirées
depuis la réactivation des opérations du FIDA
au Rwanda en 1996, principalement du PPPMER 1,
sont ci dessous présentées.
Cibles. Pour avoir un
réel impact dans la lutte contre la pauvreté rurale,
les projets de développement doivent porter une
attention particulière à l’appui aux groupes cibles
parmi les plus démunis, plus particulièrement
aux femmes, aux jeunes, aux ruraux sans terre,
et aux familles touchées par le SIDA. Dans le
PPPMER 1, les groupes les plus démunis, principalement
les femmes sont assez bien représentées dans les
pmer de survie, mais de moins en moins dans les
pmer émergentes et en croissance.
Coordination et complémentarité
des actions. En milieu rural, la croissance
accélérée de la population dans les zones à forte
pression agro démographique favorise un développement
des activités génératrices de revenus hors exploitation.
En même temps, le développement de la production
agricole entraîne une augmentation de la demande
(qualité, quantité et diversité) en produits non
agricoles. Il est donc important de porter une
attention sur la coordination et la complémentarité
des efforts dans le développement rural, tant
au niveau local que provincial et national. La
décentralisation donne de nouvelles opportunités
autant au niveau des échelons du gouvernement
local, de la société civile et des communautés,
que des ONG et des entreprises privées à travers
des contrats.
Approche participative. Une
des conditions de succès des activités de développement
à la base est la flexibilité de l’approche participative
et la « réponse à la demande ». La participation
demande un engagement véritable des bénéficiaires
dans: (i) la planification des activités basée
sur leurs besoins et priorités; (ii) la mise en
œuvre des activités; et (iii) l’entière appropriation
de la gestion des investissements consentis qui
ne peuvent cependant pas, dépasser les capacités
des bénéficiaires. Par ailleurs, un des facteurs
de succès du PPPMER 1 a été l’approche centrée
sur l’amélioration de l’existant. Dans le nouveau
Projet cette approche sera complétée par un appui
à la création de nouvelles pmer.
Renforcement des capacités.
La formation des bénéficiaires en général
s'est avérée encourageante dans le processus de
renforcement des capacités des acteurs du développement.
Dans le PPPMER 1, le renforcement des capacités
dans l'organisation générale des associations
de pmer et des organisations professionnelles,
a été initié et cette activité est à renforcer.
Le renforcement des capacités doit être étendu
à l’ensemble des partenaires au développement
des pmer autant au niveau local, provincial que
national.
Technologies. Le développement
des technologies appropriées concernant la production,
la transformation et la commercialisation doit
accompagner les besoins des entrepreneurs ruraux
pour le développement des pmer. Ceci nécessite
une nouvelle approche pour la génération et le
transfert de technologies qui doit être basée
sur le diagnostic participatif des problèmes,
l’identification des innovateurs, travaillant
en relations étroites avec les techniciens au
niveau des districts et des provinces, ainsi qu’avec
la recherche (réponse de la recherche à la demande
des entrepreneurs).
Commercialisation. La
commercialisation est un des facteurs clé du développement
des pmer. Plus d’attention devra être portée sur:
(i) la disponibilité des informations sur les
marchés et les technologies; (ii) les infrastructures
nécessaires pour réduire les coûts de transport;
et (iii) des mesures pouvant accroître le pouvoir
de négociation avec les commercants.
Micro finance. Le démarrage
des activités de financement du PPPMER 1 est intervenu
tardivement (2001); il a été freiné pendant toute
l’année 2002 du fait des mauvais taux de remboursement jusqu’à
ce que le redressement de la situation soit effectivement
constaté. Sur cette période, les principales leçons
à tirer dans le domaine de la distribution des
services financiers sont que: (i) l’approche
du PPPMER 1 a été plus favorable à l’artisanat
qu’au petit commerce; (ii) seulement 50%
des pmer encadrées ont accédé au crédit; (iii)
les crédits ont eu un impact positif sur les revenus
et le capital des emprunteurs; (iv) le crédit
coup de pouce a été mieux remboursé que le
crédit ordinaire distribué par des structures
agréées; (v) la poursuite de la diffusion du crédit
coup de pouce par les partenaires précédents
du Projet pose un problème de pérennisation; et
(vi) les intervenants comme l’UBPR ou le Centre
financier pour les entrepreneurs (CFE), tout en
manifestant de l’intérêt pour la diffusion du
crédit coup de pouce, ne sont qu’au stade d’intention,
sans assurance de leurs capacités à le promouvoir.
Par ailleurs, concernant le rôle des OP il
y a eu un impact positif des services non financiers
(sensibilisation, formation, responsabilisation
de l’emprunteur) sur l’efficacité des services
financiers, et un très fort sentiment d’appropriation
des corps de métiers pour des institutions financières
de proximité qu’ils ont contribué à créer ou à
renforcer. Dans ce contexte, il apparaît: (i)
que malgré la brièveté de l’expérimentation du
volet micro finance du PPPMER 1, il y a eu un
impact positif du développement de la micro finance
sur de développement des pmer; et (ii) qu’il
faut gérer avec souplesse les différentes opportunités
qui s’offrent, et donner de la flexibilité dans
le choix du niveau de généralisation des solutions
proposées. L’apparition récente d’un cadre législatif
et réglementaire adapté à la micro finance, permet
de sécuriser une collaboration durable avec des
institutions capables de mobiliser l’épargne,
et de diversifier leur offre de crédit en direction
des plus démunis.
Pérennisation des activités.
Les perspectives de la pérennisation des activités
de la majeure partie des projets de développement
sont actuellement en général encore faibles. Il
en est de même pour le PPPMER 1. Il est donc nécessaire
de formuler une approche transparente sur le désengagement
futur du PPPMER 2 et la durabilité des pmer. Dans
ce cadre, le Projet devra appuyer la création
des compétences locales dans tous les domaines
de la planification, formation, mise en œuvre,
gestion, organisation et négociation.
|