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DYNAMIQUES,
ATOUTS ET OBSTACLES
La situation actuelle de la zone d'intervention du
projet présente de nombreux handicaps :
-
la faiblesse de l'administration;
-
des chefs d'exploitation âgés,
ayant peu d'espoir d'amélioration de leur
situation économique;
-
un niveau de revenus permettant difficilement
de couvrir les besoins vitaux de la famille, les
agriculteurs, ne pouvant produire l'intégralité
de la consommation alimentaire familiale, seront
toujours obligés d'avoir recours aux achats
en période de soudure, l'amélioration
des revenus tirés des cultures de rente
et leur diversification est donc un préalable
à la sécurisation alimentaire;
-
un endettement permanent auprès des commerçants
locaux, qui se traduit par la mise en gage d'une
partie des plantations de vanille, et engendre
un degré de main-mise des intermédiaires
sur les producteurs ruraux;
-
l'abandon progressif des cultures de rente reléguées
au rang de cueillette, entraînant une dégradation
continue de la qualité des produits et
une décote sur les prix à l'exportation;
-
l'appauvrissement des zones de tavy par brûlis
répétés, induisant une rapide
détérioration de l'environnement,
le tarissement des sources et une réduction
de la diversité biologique. Ce phénomène
est accompagné d'un raccourcissement des
durées de jachères;
-
l'absence d'entretien des infrastructures (routes,
pistes, bâtiments scolaires).
Le monde paysan est handicapé dans son émancipation
par la faiblesse (voire l'absence) de son organisation.
De ce fait il est isolé entre un secteur commercial
puissant et une administration faible. Pour que les
paysans retrouvent leur rôle dans la relance
de l'économie régionale il faut non
seulement leur redonner confiance, mais aussi les
aider à se structurer et à se doter
d'outils de dialogue et de décision.
Alors que les petits exploitants agricoles apparaissent
dans leur majorité dans une situation technique
et économique analogue, les clivages apparaissent
essentiellement avec les commerçants qui assurent
la collecte locale des produits d'exportation et l'approvisionnement
en produits de première nécessité
et les intermédiaires qui effectuent la collecte
pour les conditionneurs stockeurs. Ces dysfonctionnements
dans le tissu économique se traduisent par
une dégradation du potentiel local, tant au
niveau de l'appauvrissement d'une majorité
des populations paysannes, que du manque d'entretien
des infrastructures, notamment de communication, et
la perte des labels de qualité qui en faisaient
l'une des principales régions exportatrices
de Madagascar.
haut
Par contraste, la région bénéficie,
ou a bénéficié, de nombreux atouts:
-
une écologie naturelle favorable à
de très nombreuses productions tropicales;
-
une agriculture qui s'est développée
autour de cultures d'exportation (vanille, café,girofle),
et donc très imbriquée dans les
circuits commerciaux;
-
un tissu économique riche, au travers
de la transformation des produits agricoles, du
conditionnement, de l'exportation, et d'entreprises
de travaux publics;
-
une production rizicole couvrant la moitié
des besoins minimaux, mais présentant desmarges
importantes d'amélioration, tant au niveau
de l'irrigation que de la maîtrise du drainage;
-
de nombreuses productions vivrières (maïs,
manioc, patates douces, taros, haricots,arbre
à pain, etc.), dont les rendements laissent
des larges marges d'améliorationpotentielle;
-
la maîtrise d'une culture de rente à
très haute valeur ajoutée, la vanille,
aussi bien auniveau de la production que de la
transformation, pouvant lui donner un label de
renommée internationale inégalée;
-
une possibilité certaine de diversification
des cultures d'exportation (poivre, cannelle,raphia,
fruits, etc.);
-
un potentiel humain sous-employé, notamment
au niveau des jeunes, à des coûtsextrêmement
compétitifs.
La priorité devrait donc être de restaurer
des relations économiques cohérentes
entre les différents rouages, production, transformation,
commerce et exportation, basées sur une plus
juste répartition des valeurs ajoutées.
Corollairement, un effort doit être porté
sur l'entretien du potentiel productif et des équipements,
qui suppose la participation de tous les intervenants.
Il est sans doute encore temps de sauvegarder l'essentiel
pour remettre la région dans une dynamique
de croissance, avant que les dégradations ne
soient irréversibles; toujours faut-il que
toutes les forces en présence soient placées
sur des axes convergents.
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