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   Zones du projet >> Aspects sociologiques

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   Aspects sociologiques

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Aspects Sociologiques

La zone d'intervention du Projet est localisée dans la région de la SAVA (Sambava-Antalaha-Vohémar-Andapa), située dans la partie Nord Est de Madagascar.

   Données démographiques

La population totale de la région étudiée comprend 448 344 habitants pour 15 269 Km2, soit une densité moyenne de 29,4 habitants par kilomètre carré. La population urbaine des agglomérations d'Antalaha et Sambava compte 70 666 habitants, ce qui porte la densité d'habitants en zone rurale à 24,7 habitants/km².
La densité moyenne varie d'un fivondronana à un autre:

  • Vohemar: 25,2 habitants par km2 (37,9 dans la zone du projet)

  • Sambava: 25,7 habitants par km2

  • Antalaha: 29,6 habitants par Km2; (32,2 dans la zone du projet)

Elle s'étage de plus de 100 habitant/km2 pour les firaisana d'Antalaha et Sambava, à moins de 10 pour les firaisana forestiers de l'ouest de la zone: trois firaisana dépassent 100 habitants/km2 (Sambava, Antalaha et Antananambo), six firaisana sont compris entre 50 et 100 (Ampanefena - Antsirabe nord, Amboangibe, Ambohimalaza, Ampahana - Antsahanoro), la majeure partie des firaisana est comprise entre 10 et 50 habitants/Km2,trois firaisana présentent une populaition inférieure à 10 habitants/km² (Antsambalahy, Sarahandrano)

Fivondronana

Firaisana

Caractéristiques principales

ZONE LITTORALE

SAMBAVA

1. Tanambaon'i Daoud, Anjangoveratra, Bemanevika

Riz irrigué, riz pluvial, vivrier, coco, vanille, café

2. Sambava, Farahalana, Mabeva

Riz irrigué, coco, vanille, diversification

ANTALAHA

3. Ampahana

Pêche continentale

4. Antalaha, Ampohibe

Riz irrigué, vanille, café, diversification

ZONE DE RELIEF INTERMEDIAIRE

VOHEMAR

5. Tsarabaria, Ampanefena

Riz irrigué, vanille, café

6. Antsirabe nord, Belambo

Vanille, café, vivrier, riz irrigué

SAMBAVA

7. Nosiarina, Analamaho, Ambariotelo, Ambohimalaza

Riz irrigué, riz pluvial, café vanille, vivrier, diversification

ANTALAHA

8. Lanjarivo, Ambinanifaho

Riz irrigué, vanille, café, riz de tavy

ZONE MONTAGNEUSE

VOHEMAR

9. Ambalasatrana, Andravory, Ambinan'andravory

Vallées forestières, riz de tavy, vanille, café

SAMBAVA

10. Anjialava, Antsahavaribe, Bevonotra, Beanatsindra

Vallées forestières, riz de tavy, vanille

11. Amboangibe, Ambodiampana, Antindra, Andrahanjo, Marogaona

Vallées forestières, riz de tavy, vanille, café

12. Ambohimtsiradrano

Vallées forestières, riz de tavy, vanille, café, riz irrigué

13. Ambodivoara, Andasibe, Maroamitsinjo, Anjinjaomby, Anbihy, Marojala, Morafeno

Vallées forestières, riz de tavy, vanille, café

ANTALAHA

14. Antsahanoro, Antsambalahy, Antanambao, Sarahandrano

Vallées forestières, riz de tavy, vanille, café, riz irrigué

15. Antombana, Marofinaritra

Vallées forestières, riz de tavy, vanille, café

La population est jeune, les moins de 18 ans représentent 58 % de l'effectif total. La taille moyenne de la famille est de six à sept personnes (6,8 personnes pour l'échantillon enquêté en avril-mai 1994).

La majorité de la population est constituée de Betsimisaraka, prédominants le long de la zone littorale d'Antalaha et de Sambava (75 %); de Tsimihety, plus nombreux dans les zones intérieures du fivondronana de Sambava (80 %); et de Sakalava principalement dans la région de Vohemar (70 %). D'autres ethnies sont présentes presque partout mais en faible proportion (Antakarana, Antemoro, Merina). L'existence de plusieurs ethnies n'empêche guère une cohabitation harmonieuse des villageois. Mis à part les petites querelles familiales ou de voisinage, aucun conflit important n'a été relevé.

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   Organisation sociale

 

Les pouvoirs de décision reviennent en général au chef de famille (programme de travail, gestion du budget familial), quelle que soit l'ethnie considérée. Les femmes s'occupent surtout des activités ménagères, de la scolarisation des enfants. En matière agricole, elles sont principalement responsables des travaux de semis des pépinières, de repiquage, récolte et battage du riz et de la fécondation de la vanille. Le respect des doyens est généralisé et se traduit par leur consultation avant de prendre une décision qui concerne la communauté, sans toutefois négliger l'existence des autorités administratives qui sont toujours impliquées dans l'organisation des travaux collectifs de fokonolona. Les interdits liés aux cultures et religions sont nombreux.

L'acquisition de terre se fait par héritage et le droit de propriété foncière correspond au droit d'usage dans la plupart des cas. Les cas de propriétés titrées en milieu paysan sont exceptionnels par suite de la lourdeur, de la complexité et du coût que représente la démarche. Dans les zones forestières, pratiquement toutes réduites à des végétations de repousse après brûlis ("savoka"), la première défriche donne une présomption de droit d'usage sur le sol. C'est la principale explication à l'essaimage des populations à la recherche de fraîches terres rizicoles en zones de montagne après l'assouplissement des lois de protection forestière. La gestion concertée des terroirs de montagne apporte une réponse à la nécessité de restaurer un couvert forestier dans les zones pentues des hautes vallées, les besoins en terre pour l'installation des jeunes, et l'urgence de la protection des zones de cultures pluviales sur les sites de défriche-brûlis par la mise en oeuvre de techniques culturales anti-érosives et de restauration des sols, liés au souci de sécurisation foncière pour l'implantation des jeunes.

Tout l'espace cultivable (rizières, plateaux et mêmes sols de défriche - brûlis - tavy) est actuellement approprié. Les seules perspectives d'installation des jeunes sont le morcellement ou le rachat de terres. Des terrains immatriculés appartiennent néanmoins à certains "colons", grands propriétaires d'origine étrangère ou urbaine. Des opérateurs économiques principalement urbains et certains fonctionnaires ont tendance à reprendre ces exploitations.

L'étroitesse des superficies rizicoles, la mauvaise valorisation économique des cultures de rente et l'absence de perspectives de sortie du monde rural par suite des problèmes du système éducatif, créent un profond malaise chez les jeunes, réputés à l'origine des nombreux vols de récolte sur pieds et de l'insécurité ambiante. N'ayant pas d'alternative, ni de solution d'avenir à leur proposer, les anciens baissent les bras, et laissent la société villageoise déstructurée

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   Différents acteurs en présence

Producteurs. Les exploitations agricoles paysannes de la zone du projet sont relativement homogènes, couvrant une superficie cultivée moyenne de 2,0 à 3,0 ha, pour des étendues moyennes de 2,0 à 5,0 hectares. Elles présentent cependant des variations en superficies comme en assolement, selon les terroirs considérés (voir Document de Travail III).

Commerçants et collecteurs. Les commerçants des villages et les différents sous-collecteurs qui sillonnent les campagnes pour les achats de produits agricoles constituent un maillon capital dans l'économie rurale de la zone. En assurant l'approvisionnement des villages en produits de première nécessité, en stockant le riz et autres denrées pour couvrir les besoins en période de soudure, et en étant les seuls à faire crédit aux paysans en achetant leurs récoltes sur pieds, ils maîtrisent les flux d'entrée et de sortie, aussi bien de produits que d'argent, et ils compensent l'absence notoire de structure de financement du monde rural.

La plupart des commerçants et sous-collecteurs interviennent également souvent comme transformateurs de vanille verte et stockeurs intermédiaires dans la filière vanille. Sans être bénéficiaires directs de l'action du projet, les axes d'intervention élaborés et mis en oeuvre avec les principaux bénéficiaires du projet devront tenir compte de leur poids et de leurs intérêts pour avoir des chances d'aboutir.

Conditionneurs-stockeurs et exportateurs. L'économie régionale dépend en bonne partie de la dizaine de conditionneurs stockeurs, exportateurs de vanille. En effet, non seulement ils interviennent au niveau du maillon clé de la filière (stockage et conditionnement pour l'exportation), sans lequel tous les autres s'effondrent, mais ils apparaissent comme un passage obligé pour les autres productions d'exportation (café, raphia, épices, pierres, etc.). Certains ont également établi des plantations sur de grandes superficies (coco, vanille, café), et monté des entreprises de travaux publics qui sont d'importants intervenants dans le domaine de l'entretien et de la réparation des voies de communication. Leur capacité à analyser les enjeux du projet par rapport à l'avenir de la région peut en faire des partenaires efficaces. Le projet devra donc les intégrer au niveau de la démarche, afin que leurs avis puissent être pris en compte, et que les actions entreprises reçoivent leur soutien, notamment vis à vis de leurs propres intermédiaires, collecteurs en milieu paysan.

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   Femmes et jeunes

Femmes. Les femmes apparaissent relativement peu émancipées en milieu rural dans la zone du projet. Elles interviennent cependant dans des phases clés des procès productifs (fécondation de la vanille, repiquage et récolte du riz irrigué), et sont toujours consultées par le chef d'exploitation avant de prendre les décisions qui engagent l'avenir (notamment pour les investissements). Leur désir d'autonomie financière par rapport au ménage apparaît dans la constitution de quelques associations féminines ayant pour objet le développement de productions maraîchères ou le petit élevage. Cette motivation devrait faire des paysannes organisées des vecteurs dynamiques pour les actions de diversification à destination des marchés urbains d'Antalaha et Sambava.

Jeunes. Les jeunes de quinze à vingt-cinq ans constituent un potentiel de production considérable, qui intervient activement dans certaines zones (Ampanefena en particulier), mais également un défi majeur pour l'avenir:

  • le niveau d'alphabétisation est en régression du fait de l'insuffisance numérique des enseignants, de la faiblesse des niveaux, du coût des études et du peu d'impact de quelques années d'école pour les élèves qui n'atteignent pas le niveau du C.E.P.E. ;

  • leur insertion professionnelle comme agriculteurs (toute autre hypothèse étant irréaliste) se heurte à l'appropriation de toutes les zones cultivables et à la nécessité de morcellement de parcelles existantes, dont le niveau actuel de productivité ne permet déjà pas aux familles de couvrir leurs besoins vitaux;

  • leur désoeuvrement face à des perspectives agricoles qui leur paraissent davantage des condamnations que des activités professionnelles, et l'absence de solutions apportées par le milieu villageois traditionnel, en font des petits délinquants qui créent par leur chapardage une ambiance d'insécurité préjudiciable aux actions d'intensification agricole et de développement de la qualité des produits d'exportation.

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Le Projet d'Amélioration et de Développement Agricole dans le Nord-Est (PADANE) est un projet du Ministère de l'Agriculture, de l'Environnement et de la Pêche (MAEP), soutenu financièrement par le Service "Projets" du bureau des Nations Unies (UNOPS) et le Fonds International pour le Développement Agricole (FIDA)





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