Contexte
CONTEXTE DU PAYS
Situation de la pauvreté rurale
Situation générale de la pauvreté rurale. Alors
que la pauvreté frappe l’ensemble du pays, elle
est plus accentuée en milieu rural (90% de la
population rurale), où le revenu moyen ne doit
pas dépasser 100 USD (230 USD en moyenne pour
le pays). Les conditions de vie en milieu rural
sont particulièrement dures à cause de l’absence,
la basse qualité ou le manque d’accès aux services
publics essentiels (santé, éducation, justice)
et à cause du manque d’infrastructures (routes,
électricité, télécommunications) ainsi qu’à l'isolement
physique et la faible implication politique et
sociale. La miniaturisation des exploitations
agricoles, la faible productivité de celles-ci
et la pression de la population sur les terres
(cultivables ou non) encore disponibles, conduisent
inévitablement à une accélération de la pauvreté
rurale. Parmi cette masse de pauvres ruraux, les
groupes particulièrement touchés sont les veuves
du génocide et du SIDA avec de nombreux enfants
à charge, les femmes seules dont les maris sont
en détention pour cause de génocide, les jeunes
chefs de ménages, les jeunes déscolarisés, les
personnes âgées ayant perdu les-leurs pendant
le génocide, les démobilisés de la guerre (danger
de destabilisation sociale du Pays).
Sécurité alimentaire.
Les besoins alimentaires moyens en équivalent
céréales (EC) s’élèvent à 240 kg par personne
et par an. Sur cette base, les besoins alimentaires
globaux du pays peuvent être estimés à 2,00 M
tonnes EC par année. La production nationale assure
en moyenne 1,26 M tonnes EC par année, ce qui
correspond à environ 63% des besoins. Même si
l’on prend en considération des importations commerciales
(moins de 100 000 tonnes EC) et l’aide alimentaire
(environ 100 000 tonnes EC) représentant
près de 10% des besoins, il existe, en conséquence,
un déficit d’environ 500 000 tonnes
EC soit environ 30% des besoins, indiquant qu’une
grande partie de la population a une consommation
largement inférieure aux besoins moyens. Il s’agit
surtout des populations les plus pauvres, à très
faible pouvoir d’achat.
Santé. Dans ces conditions,
le statut nutritionnel de la population rurale
(autant que celui de la population urbaine) est
caractérisé par une malnutrition protéino-énergétique.
Le taux d’incidence de la tuberculose est estimé
à plus de 5 pour 1 000 habitants; la malaria est
à l’état endémique et 80% de la population y est
exposée. Le taux élevé de la malnutrition maternelle
est principalement le résultat de deux facteurs:
(i) l’insécurité alimentaire ; et (ii)
le court intervalle entre deux grossesses. Parmi
les autres maladies en augmentation, viennent
les maladies sexuellement transmissibles (MST)
qui sont assez répandues. Le taux de mortalité
chez les enfants de moins de 5 ans est estimé
à 196 pour 1 000 et la mortalité maternelle à
10,7 pour 1 000, la plus élevée en Afrique (Enquête
sur la démographie et la santé). Selon la même
enquête, 43% des enfants rwandais souffrent de
malnutrition chronique et 7% de malnutrition aigue.
Des informations provenant du Ministère de la
santé montrent que la malaria, le SIDA, les infections
respiratoires, la diarrhée et la malnutrition
sont les principales causes de mortalité au Rwanda.
Les femmes constituent le groupe le plus vulnérable
aux maladies, ce qui peut être expliqué par des
maternités multiples, des soins reproductifs de
qualité médiocre et un rythme de travail très
intentif.
HIV/SIDA. L’impact du
SIDA est dévastateur sur la société entière, en
raison de son effet sur la population adulte et
active, créant de nouvelles dépendances et mettant
en danger aussi bien le développement humain qu’économique.
Les estimations sur la prévalence du SIDA au Rwanda
sont à prendre avec une grande prudence. En effet,
les études approfondies de la problématique sont
rares et les données difficiles à interprêter.
La première estimation qui date de 1986 indique
une prévalence du HIV/SIDA de 1,3% en zone rurale
et 17,6% en zone urbaine. La seconde estimation
qui date de 1997 donne des chiffres comparables
pour les zones rurales et urbaines, respectivement
10,8% et 11,6%. Une nouvelle enquête nationale
est prévue en 2004. Selon le Ministère de la Santé,
la prévalence du SIDA au Rwanda est estimée entre
8,7% en milieu rural et 13,4% en milieu urbain.
Il est estimé que 400 000 adultes sont actuellement
infectés par le virus et que 5 à 10% développent
la maladie chaque année. A cet effet, le Gouvernement
a développé une stratégie multi-sectorielle de
lutte contre le SIDA s’étendant sur 5 ans et dont
le coût a été estimé à USD 68 millions. Les interventions
se feront particulièrement à travers les programmes
IEC: information, éducation et communication;
le renforcement des traitements des maladies sexuellement
transmises; la prévention des transmissions mère-enfant;
les soins médicaux et psycho-sociaux des personnes
atteintes; le support des individus et familles
infectés de SIDA; une collaboration régionale
dans la campagne contre le SIDA; etc.. Il a été
même prévu d’introduire “la lutte contre le SIDA“
comme thème dans les programmes scolaires afin
de prévenir l’extention de la maladie parmi les
jeunes, et d’apporter un support social aux éducateurs
affectés par la maladie à travers la sensibilisation.
Education. Au niveau
national, le nombre d’écoles est inférieur aux
besoins. Le taux de scolarisation en milieu rural
est très faible (inférieur à 40%). La cotisation
scolaire reste élevée pour la majorité des parents
même si particulièrement, les femmes accordent
une priorité dans le budget de leur ménage à cette
dépense. La fréquentation de l’école est souvent
irrégulière en raison de la participation saisonnière
des enfants aux travaux agricoles (surtout aux
récoltes) et de l’impraticabilité de nombreuses
voies durant la saison des pluies.
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