Activités prévues du projet
JUSTIFICATION DU PPPMER2
Etat actuel du développement des petites et
micro-entreprises rurales (pmer) au Rwanda
Les petites et micro-entreprises
rurales (pmer) au Rwanda sont encore des entreprises
peu dynamiques, caractérisées par des technologies
peu performantes et une gestion approximative.
Elles évoluent dans un secteur difficile à appréhender,
le secteur informel, et leurs activités sont souvent
saisonnières. Les principales activités sont liées
à la transformation de produits agricoles, des
services et de l’artisanat. Les pmer sont délaissées
au Rwanda. Seuls quelques organismes, souvent
des ONG, plus rarement des projets financés par
la coopération internationale, les soutiennent.
Ils essaient de promouvoir la micro-entreprise
rurale par des prestations telles que le conseil
et la formation ou par un appui auprès d’organismes
de financement (micro finance). Les pmer bénéficient
parfois des transferts de fonds (encore timides)
provenant des associations regroupant les ressortissants
des districts.
Le PPPMER1 est un projet expérimental
financé par le FIDA, qui a entrepris la lourde
tâche de dynamiser les pmer existantes en milieu
rural et développer de nouvelles initiatives.
Les lecons tirées de ce Projet seront à la base
des propositions pour le second Projet. Selon
l’expérience déjà acquise au Rwanda, pour favoriser
l’émergence des pmer, les conditions suivantes
sont nécessaires: (i) un meilleur équipement pour
accroître leur productivité, et obtenir pour leurs
produits une qualité suffisante pour gagner des
marchés; (ii) l’amélioration de la qualification
professionnelle des petits et micro entrepreneurs
auxquels il faut offrir une formation technique
pour se moderniser tout en les initiant à la gestion
et au management de leurs activités de manière
plus rentable; (iii) certains artisans ont
pris conscience de la nécessité de s'organiser
pour mieux défendre leurs intérêts et poursuivre
leur développement au delà de la période d’appui
du/des projet(s); il faut donc les aider à s'organiser
tout en évitant les organisations artificielles
(groupements « circonstanciels »), souvent
fictifs, qui disparaissent avec la structure d'appui;
(iv) les activités des pmer sont intimement liées
à l’existence d’un marché dépendant du pouvoir
d’achat des populations qu’il faut augmenter;
(v) il faut renforcer l’intervention des organismes
de micro finance crédibles en milieu rural pour
leur permettre d’offrir de nouveaux produits financiers
et ainsi faciliter l'accès des artisans au crédit;
enfin (vi) le MINICOM doit disposer d’un Cadre
de politique et de législation ainsi qu’un environnement
institutionnel qui peuvent piloter et appuyer
le développement des pmer au Rwanda..
Justification du Projet
Le Projet entre
dans le cadre de la politique du Gouvernement
et du FIDA, qui est l’allégement de la pauvreté,
l’amélioration de la sécurité alimentaire, l’augmentation
des revenus des populations rurales pauvres, la
gestion durable des ressources naturelles et la
politique dans le domaine du développement des
pmer. Il permettra: (i) au MINICOM de renforcer
la lutte contre la pauvreté dans les secteurs
secondaires et tertiaires en milieu rural; (ii)
de contribuer à la bonne gouvernance en renforçant
la capacité de gestion au niveau de l’Etat (niveau
central et local); (iii) d’articuler les
investissements ruraux avec l’élaboration d’un
cadre de politiques adéquat; et (iv) de consolider
la capacité nationale de réponses aux problèmes
de développement dans les zones rurales. Le Projet
devrait permettre d'appuyer les groupes les plus
défavorisés en leur donnant des opportunités pour
générer des revenus, en réponse à leurs attentes.
Contraintes à vaincre dans le développement
des petites et micro-entreprises rurales
La méthodologie de base, même
si elle s’est avérée profitable pour le premier
Projet, devrait pouvoir évoluer avec les changements
socio-économiques de la zone du Projet et la progression
des activités du projet. Le document méthodologique
utilisé doit être revu et adapté aux fonctions
et rôles que devront jouer les structures de types
nouveaux (organisations de plus haut niveau) qui
se mettent actuellement en place. Le document
méthodologique devra à cet effet prendre en compte
les objectifs suivants qui seraient ceux des organisations
professionnelles (OP): (i) développement
de capacités de négociation avec les autorités,
les partenaires potentiels et les prestataires
de services; (ii) meilleure représentativité et
capacités de défense des intérêts des pmer membres
de l’AP; (iii) possibilité d’amélioration
technique et de réduction des coûts de production
par des économies d’échelle et réalisation de
marges plus importantes; et (iv) recherche et
conquête de marchés plus importants, etc.
Quatre contraintes majeures
sont à signaler sur le plan social: (i) le lourd
handicap social constitué par l’extrême pauvreté
d’une grande partie de la population rurale et
la profonde détresse morale et psychologique des
familles vulnérables par le SIDA; (ii) les difficiles
conditions socio-économiques des femmes qui sont
les plus lourdement chargées de responsabilités
et ayant le moins de revenus; (iii) le niveau
d’instruction très faible des bénéficiaires, ce
qui freine l’assimilation et l’application correcte
des nouvelles notions qui leur sont enseignées;
et (iv) les difficiles conditions d’installation
des démobilisés de l’Armée après la guerre de
1994.
Suite à des nombreuses formations
recues, les organisations des pmer de plus haut
niveau (corps de métiers et fédérations) viennent
d’émerger. Le côté positif est dans la création
de ces organisations de façon spontanée par les
pmer elles mêmes, mais le processus devrait s’accélérer
avec un appui de la part des projets.
L’étude des marchés faite dans
la province de Byumba (ex – commune de Rutare)
a mis en lumière les principales contraintes des
pmer à savoir: (i) difficulté d’accès aux
marchés du fait de l’enclavement; (ii) exiguïté
du marché d’écoulement de leurs produits; (iii)
qualité plutôt médiocre des produits; et (iv)
faiblesse du pouvoir d’achat de la clientèle.
Cette dernière contrainte semble la plus importante
et ne peut trouver de solutions au sein même du
Projet, sans collaboration avec les autres activités
de développement (par exemple des projets de développement
rural).
Les difficultés d’accès aux
guichets des institutions financières, surtout
celles qui pourraient octroyer des crédits plus
importants, constituent une contrainte financière
majeure (épargne préalable, garanties réelles,
coûts administratifs lourds, etc.); tandis que
la plupart des petites institutions rurales manquent
de professionnalisme et voient leur existence
même contestée par l’évolution de la règlementation
en la matière (Instruction de la BNR).
Atouts à capitaliser dans
le développement des petites et micro-entreprises
rurales
Le premier projet a appliqué
une logique qui privilégie la réalisation au profit
des bénéficiaires, d’une série de formations susceptibles
de les rendre aptes à bien gérer les appuis financiers
et matériels qui leur seraient fournis. Cette
stratégie a donné de bons résultats dans le cas
des pmer qui ont pu recevoir assez rapidement
un appui financier sous forme de crédit.
Sur le plan social, les atouts
majeurs pour un nouveau projet sont l’adhésion
des populations aux activités de promotion des
petites et micro-entreprises et leur volonté généralisée
de sortir du cercle vicieux de la pauvreté. La
réussite d’un bon nombre de pmer, grâce à l’appui
du premier Projet dans les trois provinces du
Nord, a entraîné un engouement certain pour la
création de nouvelles pmer et/ou le renforcement
des pmer existantes, même si le Projet, pour des
raisons de budget, a freiné la progression du
nombre de pmer assistées. Par ailleurs, si l’on
prend en considération qu’un certain nombre de
pmer pour des causes variées, disparaît chaque
année, il faudrait en appuyer d’autres pour que
le bilan global soit positif. L’alphabétisation
fonctionnelle et la formation sont très bien perçues
par les bénéficiaires, surtout par les femmes
qui demandent une adaptation des programmes à
des fins pratiques (lecture de documents, mise
en oeuvre des activités, tenue des fiches comptables
simples...).
Les principaux
atouts sur le plan économique pour un nouveau
Projet sont au niveau national la libéralisation
de l’économie et au niveau local la mise en œuvre
de projets productifs de développement agricole
(exemples des projets financés par le FIDA et
les autres bailleurs de fonds). Ces projets ont
pour objectif la lutte contre la pauvreté par
la création de revenus qui augmenteront la demande
en produits et services divers, dont une grande
partie pourra être satisfaite par les pmer. Un
atout certain est l’amélioration de l’état des
infrastructures rurales.
Sur le plan
financier, la présence au niveau des provinces
et des secteurs de plusieurs systèmes de financement
rural constitue un atout non négligeable pour
le développement des pmer, tout comme l’intérêt
manifesté par les grandes banques comme la BRD
(Banque rwandaise de développement) pour la micro
finance.
Le crédit
coup de pouce (initié par le premier Projet),
destiné aux pmer les plus démunies qui sont souvent
sans garanties suffisantes pour prétendre au crédit
dans le système bancaire classique a connu un
réel succès qu’il faudrait actuellement améliorer
et renouveler.
L’atout principal en matière
de développement technologique est l’existence
d’un certain savoir faire technique d’avant les
évènements, même si les équipements n’existent
plus. Le transfert de technologies se pratique
principalement par le partage d’expériences avec
les entreprises formatrices avec des résultats
appréciables, principalement dans les domaines
techniques et procédés de fabrication. Le premier
Projet a entrepris l’élaboration d’un Référentiel
technique actuellement assez avancé. Il s’agit
de capitaliser les expériences du Rwanda et des
pays voisins.
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